Cinéma

Réparer les vivants, Snowden et Mademoiselle en salles dès le 1er novembre

Anne Dorval dans Réparer les vivants, Joseph Gordon-Levitt dans Snowden et Kim Min-hee & Kim Tae-ri dans Mademoiselle

Réparer les vivants, Snowden et Mademoiselle en salles dès le 1er novembre

Parce que le 1er novembre tombe un mardi, les distributeurs ont avancé la sortie en salles de trois adaptations attendues.

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Par Vincy Thomas
Créé le 31.10.2016 à 13h10

Exceptionnellement, trois films sortent avec un jour d'avance, le mardi 1er novembre, voulant profiter des vacances scolaires et du jour férié de la Toussaint.

Réparer les vivants, de Katell Quillévéré, est l'adaptation du livre éponyme de Maylis de Kerangal (Vertivales, 2014). Prix étudiants France Culture-Télérama, Grand prix RTL-Lire, prix Orange du Livre, prix Relay, prix des lecteurs de l'Express/BFM TV et prix Paris Diderot-Esprits libres, 2014, le roman s'est vendu à 400000 exemplaires (en incluant sa version poche chez Folio parue en mai 2015).

Déjà adapté au théâtre, cette histoire autour d'un don d'organe est une superbe réussite cinématographique, portée par un très beau casting (Emmanuelle Seigner, Anne Dorval, Alice Taglioni, Dominique Blanc, Tahar Rahim, Kool Shen ou encore Bouli Lanners). La réalisatrice de Suzanne a pris quelques libertés avec le livre, en créant des scènes et des relations qui n'existent que dans le film, notamment en étoffant toute la partie qui concerne la receveuse.

L'obtention des droits du roman a pris du temps car de nombreuses sociétés de production étaient sur les rangs. L'auteure a été séduite par le désir de Katell Quillévéré et sa manière d'approcher le roman, en basculant de l'émotion liée aux souffrances des personnages à la précision chirurgicale de l'opération. L'auteure a eu droit de regard sur l’écriture. La cinéaste explique son travail de scénarisation: "Nous avons avancé très simplement dans l’écriture en nous posant des questions concrètes page après page : qu’est-ce qui est du cinéma ? Qu’est-ce qui ne peut pas en être ? Qu’est-ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on enlève ou ajoute ?"

Notons enfin qu'une autre adaptation d'un roman de Maylis de Kerangal, Corniche Kennedy, réalisée par Dominique Cabrera, sortia le 18 janvier 2017 au cinéma.
 
 
Oliver Stone, de son côté, revient à un film décryptant le système politique américain, dénonçant les mensonges d'Etat, et se focalisant sur un patriote entrée en rébellion contre son gouvernement. Snowden est un biopic aussi pédagogique que critique autour du lanceur d'alerte Edward Snowden, incarné par Joseph Gordon-Levitt.

Après avoir échoué à faire un film sur Martin Luther King, le cinéaste a confié: "J’étais vraiment épuisé et je m’étais dit : plus jamais. Je ne ferai plus ce genre de films. Je ne m’approcherai plus de ces idéalistes, ces hommes de conscience. Ils me brisent le coeur". La tentation de "sauver" le soldat Snowden a été plus forte, et le soutien de l'ancien prodige de la surveillance de masse, considéré comme traître dans son pays et désormais exilé à Moscou, l'a convaincu.

Pour écrire le scénario, Olivier Stone s'est fondé sur un film (Citizenfour de Laura Poitras, Oscar du meilleur documentaire) et deux livres: Le dossier Snowden : les services secrets au coeur d'un scandale planétaire, du journaliste Luke Harding, traduit en France par Paul Simon Bouffartigue (Belin, 2015) et Time of the Octopus de Anatoly Kucherena, l'avocat d’Edward Snowden, inédit en France. Le récit utilise aussi l'enquête du journaliste Glenn Greenwald, qui a révélé l'affaire dans The Guardian, Nulle part où se cacher, traduit par Johan-Frédérik Hel Guedj et publié chez Lattès en 2014.
 
 

Enfin, le cinéaste sud-coréen Park Chan-wook (Old Boy) adapte un roman de Sarah Waters, Du bout des doigts, avec Mademoiselle. Le film était en compétition au dernier festival de Cannes. Cette somptueuse fresque historique, sulfureuse et érotique, construite comme un thriller manipulateur, ne se déroule plus dans le Londres des années 1860 mais pendant la colonisation japonaise en Corée dans les années 1930. Le réalisateur explique déplacement géographique est temporel: "En réfléchissant à une société où la noblesse existe encore, ainsi que le métier de servante, où un personnage collectionne des objets rares, etc., cela semblait le bon choix. C’était une époque où certains aspects traditionnels demeuraient mais où la modernité commençait à prendre le dessus."

Du bout des doigts, traduit en français par Erika Abrams, a été édité chez Denoël (2003) puis en poche chez 10-18 (2005) et s'est vendu au total à près de 40000 exemplaires. Le film a reçu le prix de la meilleure direction artistique à Cannes.
 
 

 

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