Au royaume des fées. « J'ai toujours aimé les marges. À l'école, c'est là qu'on pouvait dessiner. » Le protagoniste de cette fiction de Claudius Pan, Les grands vivants, inspirée d'un précédent récit autobiographique, ressemble à ce romancier né d'une mère anglaise et d'un père français, et qui vit entre la France et les États-Unis, dans les plis d'un monde sauvage. La mort de son meilleur ami fut pour le narrateur telle une grenade dégoupillée prête à faire exploser tous les cadres d'une existence rabougrie qu'il réussissait jusqu'alors à traverser grâce à ce compagnonnage d'enfance.
Le marginal n'en ressent pas moins la soif de grands espaces comme d'intimité partagée. Sur Internet, il découvre une communauté d'irréductibles en harmonie avec la nature. C'est un phalanstère d'homosexuels habitant dans une Amérique alternative, le « Royaume des fées ». Fairy, en anglais, c'est à la fois la « fée » et la « tarlouze ». Claudius noue une relation virtuelle avec Allan, un homme charismatique, plus âgé, proche de cette communauté. Il décide de le rejoindre outre-Atlantique, laissant derrière lui son passé : une mère devenue alcoolique après l'accouchement difficile par quoi il vit le jour, un père avec qui il ne s'entend pas, les brimades des camarades de classe qui le traitait de « pédale ». Sexe avec Allan, vie dans les bois... tout s'incarne désormais pour Claudius. L'anarchie devient la loi de sa nature profonde, la poésie le seul mot d'ordre. L'auteur de cette quasi-autofiction exhorte à travers ces tribulations existentielles à ne jamais renoncer à être un grand vivant.
Les grands vivants
La Tribu
Tirage: 4 500 ex.
Prix: 21 € ; 334 p.
ISBN: 9782487858251