Jusqu’au 25 novembre le gouvernement doit multiplier les concertations avec les associations et annoncer des mesures pour endiguer le nombre de féminicides conjugaux, au nombre de 101 depuis le début de l’année. La dernière victime, une dame de 92 ans, a été tuée par son mari à la veille de l’évènement. En réaction, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé la création de 1000 nouvelles places d’hébergement pour les victimes à partir de janvier 2020.
Livres Hebdo a sélectionné 8 ouvrages, documents, enquête, fiction ou témoignages, parus ou à paraître, qui donnent un aperçu de l’ampleur et de la nocivité de ce fléau et du parcours des victimes.
Documents : le système
Se libérer de ses ex de la journaliste Laurence Ostolaza et du psychanalyste Saverio Tomasella (Odile Jacob, mai 2019), livre un éclairage sur le harcèlement conjugal en s’appuyant sur l’analyse de cas vécus. Les auteurs expliquent comment repérer les personnalités toxiques et reconnaitre les signes avant-coureurs de la violence.
Silence, on cogne, d’Alizé Bernard et de Sophie Boutboul (Grasset, novembre 2019) compile les récits de femmes et d’hommes harcelés par leur conjoint gendarme. Les auteures reviennent en détail sur les difficultés à livrer le combat lorsque la personne incriminée porte un matricule et une matraque.
L’an prochain, les éditions du Rocher doivent faire paraître Les battantes : pour en finir avec les violences faites aux femmes, le récit d’une avocate qui accompagne les femmes victimes de violences conjugales. La magistrate décrit les difficultés que les plaignantes peuvent rencontrer dans leurs démarches auprès de la police ou de la justice.
Témoignage autobiographique : le vécu
Le 7 janvier, les éditions S-Active ont publié une édition actualisée de Cris dans un jardin, le témoignage de Marie Murki, victime d’un "pervers narcissique" pendant 14 ans. L’auteur y raconte son enfermement, les humiliations, les manipulations et la violence. L’ouvrage a été adapté au théâtre fin 2018 par Joël Lefrançois.
Autre témoignage, mêmes symptômes : Mélanie Chrys, mère de deux enfants, relate dans Ne regardez pas en arrière (Saint-Honoré, juillet 2019), l’emprise et les violences infligées par son ex-conjoint. Elle met l’accent sur son combat et sur la manière dont elle est parvenue à échapper à cette relation.
L’animatrice et star de téléréalité Tatiana Laurens-Delarue a fait paraître, le 18 juin, 10 ans après… : vivre heureuse après les violences conjugales, aux éditions J. Lyon. La présidente de l’association de lutte contre les violences conjugales Rose-Jaune y raconte sa reconstruction après avoir été victime, plus jeune, de violence domestique. Des victimes, policiers, psychologues et avocats apportent leurs témoignages.
Fiction : le pire
Paru le 28 mai, Femmes Kleenex : tragédie grotesque (Triartis) restitue le texte de la pièce du même nom, écrite dans le cadre d’une résidence dans un espace d’accueil et d’aide aux femmes victimes de violences conjugales. Des femmes tuées par leurs conjoints reviennent d'entre les morts pour parler de la cruauté et de la perversité de leur bourreau.
Et pour le pire d’Amanda Prowse (Stéphane Marsan, août 2019, traduit de l’anglais par Claire Allouch) postule la situation inverse : l’héroïne, Kathryn Brooker, assassine son mari après 15 ans de violences psychologiques et physiques. Elle doit maintenant s'expliquer avant de chercher à se reconstruire, notamment en venant en aide à d'autres femmes victimes comme elle.