Dernière ligne droite avant la présentation à la Commission européenne, qui pourrait avoir lieu mi-février, d’un ou deux noms susceptibles de reprendre la main sur Editis, que son propriétaire Vivendi a décidé de céder en juillet dernier pour acquérir entièrement Lagardère et sa filiale Hachette. La Commission a jusqu’au 23 mai pour valider cette opération.
« 334 millions d'euros » investis par Vivendi dans Editis
Dans un document interne à destination du CSE d’Editis, consulté par plusieurs médias, dont Livres Hebdo, la direction de Vivendi a précisé les modalités de cession du groupe avec un calendrier prévisionnel. L’Assemblée Générale du groupe de Vincent Bolloré, prévu en avril, pourrait donner le top départ à la distribution des dividendes avant la cotation sur le marché Euronext Growth de Paris entre mai et juin.
Un actionnaire majoritaire à 32% ?
Selon nos informations, Vivendi discuterait actuellement avec cinq à six candidats, sans qu’aucun nom n’ait filtré. Dernièrement, La Lettre A affirmait que le groupe média nord-américain Quebecor s’était positionné in extremis. Depuis quelques semaines, la presse évoque le nom de quatre prétendants : Daniel Kretinski, Stephane Courbit, Reworld Media et Mondadori. Aucun d’entre eux n’envisagerait une reprise à 100% du numéro deux de l’édition française. Le groupe Bolloré, qui détient 29,5% de Vivendi, devrait mécaniquement obtenir une participation supérieure à son poids dans Editis, de l’ordre de 32% pour 68% de capital flottant. Ce sont ces parts du groupe Bolloré qui devraient être vendues à un seul acteur prenant le contrôle majoritaire du groupe d’Edition.
La direction a rappelé son investissement dans le groupe et notamment une recapitalisation de 100 millions d’euros fin 2022 et le rachat de plusieurs maisons, portant à 53 les entités du groupe actuellement. Le Monde évoque un investissement global de « 334 millions d’euros » depuis le rachat en 2019 au groupe Planeta pour 829 millions d’euros.
La direction rassure au sujet du « gun jumping »
Selon une note interne de synthèse des échanges, Vivendi a également tenu à rassurer les représentants des groupes sur le « Gun jumping » (échanges de mails entre Vivendi, Lagardère et leur filiale). « Selon les représentants de Vivendi, le téléchargement par les services de la Commission européenne des échanges électroniques entre certains membres de la direction de Vivendi et de ses filiales avec certains membres de la direction de Lagardère et de ses filiales, effectué sur la base de mots-clefs, est une procédure « classique » en phase 2 des opérations de concentration. A l’entendre, il n’y a pas de motif d’inquiétude à avoir sur le sujet », est-il stipulé.
Les syndicats veulent rencontrer les candidats
Lors d’une réunion mercredi 25 janvier entre la direction de Vivendi et les organismes représentants le personnel d’Editis, à la demande de ces derniers, les syndicats ont fait part de leur volonté d’auditionner la shortlist des candidats avant leur présentation à Bruxelles. A cette occasion, ils ont présenté les 27 recommandations qu’ils ont élaborés en décembre concernant l’avenir du groupe, dont celle de ne pas l’introduire en bourse. Selon l’un des représentants du personnel d’Editis, les syndicats comptent sur la direction pour transmettre le document aux principaux candidats, dont ils attendent un retour écrit stipulant leur position.