Le directoire de Vivendi poursuit son projet de scission destiné à libérer le potentiel de ses filiales, notamment Canal+ et Havas et a annoncé une nouvelle entité dédiée à l'édition et la distribution, nommée Louis Hachette Group.
Holding nouvellement créée
Cette dernière est une structure juridique visant à héberger les sociétés Prisma, détenue à 100 % par Vivendi, et Lagardère SA, détenue à 63,5 % pour le groupe de Vincent Bolloré. Ce dernier groupe, Lagardère SA, « continue d’exister comme tel », précise à Livres Hebdo un porte-parole de Vivendi, avec notamment sa filiale Lagardère Publishing. « C’est seulement son actionnaire qui va changer de nom », explique-t-il. Ce projet de scission, annoncé en décembre dernier, permettra une indépendance accrue et une valorisation spécifique des actifs éditoriaux et de distribution, selon le communiqué de Vivendi.
Pas de fusion Prisma-Lagardère
Concrètement, la holding nouvellement créée LHG sera cotée sur le marché Euronext Growth, qui offre des facilités notamment en termes de reportings financiers, par rapport au marché Euronext Paris, au sein duquel Lagardère poursuivra sa cotation.
La création de la holding était nécessaire pour aboutir à l’opération dans les temps impartis souhaités par les actionnaires dont la famille Bolloré. Le groupe Vivendi ne détenant pas entièrement Lagardère SA, il ne pouvait pas fusionner Prisma et Lagardère. Cette nouvelle organisation permettra à Lagardère Publishing de bénéficier d'une valorisation propre, distincte des autres actifs de Vivendi, et d'exploiter pleinement son potentiel de croissance.
Hommage à Louis Hachette
La dénomination de la holding, en référence au fondateur du groupe Hachette, détenu par Lagardère, marque la volonté du groupe Bolloré de s’inscrire dans la lignée de l’éditeur de livre et de presse et distributeur du XIXe siècle. Ce dernier fut notamment à l’initiative en France de la vente de livre dans les gares, une activité toujours en cours chez Lagardère avec ses antennes Relay, et a créé plusieurs magazines dans les années 1850. Cette holding « n’a pas vocation à accueillir d’autres actifs pour le moment », assure-t-on dans l’entourage de Vivendi.
Assemblée générale extraordinaire en décembre
Ce projet de scission, encore en phase d'étude de faisabilité et de consultation des instances représentatives du personnel, pourrait être soumis à une assemblée générale extraordinaire des actionnaires en décembre 2024. L'objectif est d'obtenir l'approbation des deux tiers des voix des actionnaires pour procéder à la scission et à la cotation des nouvelles entités, dans les jours qui suivraient cette validation.
Séparée des trois entités (Canal+, Havas et LHG), Vivendi, de son côté, resterait en tant que telle, cotée en Bourse à Paris, avec un double rôle consistant à accompagner la transformation et l'expansion de ses filiales et à poursuivre son activité de gestion active de ses participations, avait expliqué le groupe en avril lors de la publication de ses résultats du premier trimestre.