Ne pas céder à la fatigue de la compassion
Tous et toutes lancent par le biais de ce manifeste un signal d'alarme et un appel à la solidarité internationale face aux exactions que subissent les civils d'Alep. "Alep dont les habitants sont assassinés sans pitié , comme le furent en leur temps ceux de Srebrenica, de Grozny, ceux du ghetto de Varsovie", dénoncent-ils. Face à l'impuissance de la sphère politique et à une forme d'indifférence générale, les signataires appellent la population à se mobiliser. " Il est plus que temps de le crier à Vladimir Poutine et à Bachar el-Assad en manifestant devant les bureaux des ambassades et ailleurs : le monde ne laissera pas impunis les crimes commis contre les femmes, les enfants, les civils d'Alep".
"Il fallait faire quelque chose"
A l'origine de cet appel, Jean-Marc Salmon, professeur associé à l’Institut Mines-Télécom d’Évry et sociologue à l’Université Paris Descartes. C'est en lisant un article du New-York Times s'interrogeant sur la raison pour laquelle les images provenant de la guerre en Syrie provoquaient moins d'émotion dans la population que celle d'autres conflits, tel le Vitenam, que l'idée du manifeste s'est imposée à lui. " L'idée qu'il existe une forme de fatigue de la compassion, que nous nous soyons insensibilisés m'a semblée terrible : il fallait faire quelque chose".
Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) plusieurs milliers d'habitants d'Alep attendent encore actuellement d'être évacués alors que la ville est quasiment reconquise par les forces du pouvoir syrien.