Le livre en 2030

Rudy Ricciotti : « Je suis très pessimiste quant à l’avenir des bibliothèques »

Rudy Ricciotti, ingénieur architecte - Photo Mario Sinistaj

Rudy Ricciotti : « Je suis très pessimiste quant à l’avenir des bibliothèques »

LH Le Magazine a cinq ans, en septembre. L'occasion pour la rédaction de Livres Hebdo d'interroger un large panel d'acteurs du monde du livre et de leur demander comment ils l'imaginent dans cinq ans. Aujourd'hui, Rudy Ricciotti, ingénieur architecte.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 23.09.2025 à 11h12

Alors que Livres Hebdo célèbre en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.

Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Aujourd’hui, retour vers 2030 avec Rudy Ricciotti, ingénieur architecte, qui a notamment conçu la médiathèque maison de quartier Léonard-de-Vinci à Vaulx-en-Velin et la Bibliothèque Humaniste de Sélestat.

« Le ministère de la Culture, dans son arrogant jacobinisme, dépense presque 60 % de son budget pour l’Île-de-France »

« Je suis très pessimiste quant à l’avenir des bibliothèques, car il n’y a plus d’argent public. Les collectivités territoriales gardent leurs ressources pour la colonne “fonctionnement”. Or les médiathèques sont des vecteurs majeurs de la vie culturelle. À elles seules, elles ont une efficacité politique et culturelle plus importante que le ministère de la Culture, qui, dans son arrogant jacobinisme, dépense presque 60 % de son budget pour l’Île-de-France.

« Les médiathèques sont les fers de lance de la culture française »

Les médiathèques sont les fers de lance de la culture française. Il faut les défendre. Mais sans attendre d’elles un projet politique et économique global ! Que chacun reste à sa place : la bibliothèque contribue à la diffusion populaire de la culture, de la bande dessinée à Barbey d’Aurevilly, mais ne sera pas un pivot politique de la société française qui court à la catastrophe.

Les médiathèques ne formeront pas d’avocats, de médecins, d’ingénieurs architectes. Il faut rester à la hauteur de ses propres ambitions. L’architecte n’est donc pas là pour créer une stupéfaction perverse, mais pour que la bibliothèque assure une fonction culturelle populaire. Utile. »

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