Alors que Livres Hebdo célèbre en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.

Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Aujourd’hui, retour vers 2030 avec Mathilde Rimaud, associée du cabinet Axiales et coresponsable du master Livres et médiations à l'université de Poitiers.

« Je n’éprouverai pas de lassitude non plus dans cinq ans »

C’est depuis un double, voire triple, poste d’observation que Mathilde Rimaud analyse les mutations du livre. « Je n’ai pas l’impression de faire le même métier qu’il y a douze ans, quand j’ai lancé mon activité de consultante, car les métiers qu’on accompagne ont évolué. Et je suis assez sûre que je n’éprouverai pas de lassitude non plus dans cinq ans », affirme cette spécialiste en développement commercial pour les maisons d’édition et les librairies, associée du cabinet de conseil Axiales, qui regroupe huit experts du livre.

La consultante est aussi coresponsable du master Livres et médiations à l’université de Poitiers, et réalise des études de filière pour les territoires. « On voit émerger des sujets de fond qui nous poussent à nous former en permanence. Je pense à l’IA, aux enjeux liés à la concentration éditoriale, à la question de l’écologie, ou encore au fait de travailler avec les prochaines générations de professionnels, liste Mathilde Rimaud. Ces étudiants bougent les lignes : ce que l’on perçoit comme des chemins de traverse, ils le considèrent comme faisant partie de l’univers du livre, qu’il s’agisse de l’autoédition, de l’écriture collaborative, etc. »

Avenir collaboratif

L’avenir de la filière, elle l’espère encore plus collaboratif. « On a vraiment besoin que l’ensemble des acteurs du livre se mettent en coopération, comme cela a déjà été fait avec Filéas [un portail de suivi des ventes de livres créé pour les acteurs de la filière] », estime- t-elle. Si le marché se contracte un peu actuellement, Mathilde Rimaud est confiante : « Je fais un métier acrobatique depuis plus de dix ans, et ça continue de fonctionner ! »