Bizarres lézards. Rien ne va plus dans la vie de Zeke le reptile collégien. Son espèce, celle des lézards, se trouve tout au bas de l'échelle sociale ; son copain Daniel décide de porter un chapeau ; les nouveaux venus au collège l'intriguent, telle cette limande dans son aquarium monté sur des roulettes, arrivée par erreur dans un établissement terrestre dans le cadre d'un programme d'échange ! Sans compter qu'il n'apprécie pas du tout l'étrange conseiller d'orientation qui insiste un peu trop à son goût sur ses « origines modestes ». Cerise sur le gâteau, la maison de Zeke est réduite en miettes. Sûrement un coup de l'odieux pélican Pélicarnassus... Tout dans ce roman est déjanté, personnages et situations. Mais derrière le vernis comique, le récit ne cesse d'égratigner l'institution, les préjugés sociaux et les défaillances en tout genre. Comment un programme d'échange a-t-il pu être assez stupide pour envoyer un poisson dans un collège terrestre ? Comment la principale du collège a-t-elle pu désigner nos amis lézards pour être « moniteurs de couloir » (en réalité flics pour retardataires), alors que leur popularité au collège est déjà au plus bas ? Miroir de l'époque, le roman évoque aussi avec humour, mais sans les juger, les recompositions familiales contemporaines. Ainsi Zeke et ses congénères Daniel et Alicia n'ont pas un seul père à eux trois. Celui de Zeke est mort, Daniel a deux mamans, et Alicia, elle, est élevée par une mère divorcée... Si on s'amuse à toutes les pages de ce roman savoureux, à certaines, on rit jaune...