Une alliance des auteurs européens composée des associations allemande, espagnole, française et italienne* a présenté le 11 octobre lors d’une conférence de presse à la Foire de Francfort un manifeste adressé à la Commission, au Parlement et aux Etats membres de l’Union européenne.
Ce manifeste liste quatre points essentiels à la préservation des revenus et de la valeur du travail des auteurs, à la base de l’économie du livre qui génère 23 milliards d’euros de chiffre d’affaires et plus de 500000 emplois, rappelle ce texte.
Les auteurs demandent une « meilleure répartition de la valeur générée par le secteur du livre », et « une part juste et équitable de l’ensemble des revenus générés par leurs oeuvres », qu’ils établissent à 10% au minimum du prix public du livre imprimé, 20% du prix du livre numérique, et 25% des revenus net de tout autre revenu numérique.
Ils souhaitent aussi une transparence complète des chiffres de vente, avec des redditions de comptes au minimum annuelles. Ces relevés sont encore trop souvent aléatoires regrettent-ils, et presque toujours imprécis ou incomplets.
Ils se prononcent également pour l’interdiction de nouvelles exceptions limitant ces droits, et jugent primordial de maintenir le principe de l’autorisation préalable pour toute utilisation de leurs oeuvres.
Le manifeste rappelle enfin la nécessité de maintenir et protéger les réglementations relatives au prix unique du livre, importantes « dans la rémunération juste et équitable des auteurs et le maintien de réseaux de librairies indépendantes ».
Alors que les éditeurs disposent avec la FEE d’une représentation solide devant les instances européennes, de même que les libraires avec l’EIBF (quoique plus restreinte), les auteurs souffrent d’un manque de moyens révélateur de leur faiblesse, et d’une organisation jugée défaillante. Le CPE, qui regroupe les 17 associations françaises d’auteurs, s’est ainsi retiré de l’EWC (European writers council). La réalisation de ce manifeste avec les représentants des associations des quatre pays les plus importants, au lieu de l’ensemble de celles de l’UE, s’est imposée au nom de l’efficacité.