Dans une réponse à un député lors des questions parlementaires, Ziya Selçuk, le ministre de l'Education turc, a affirmé qu'il ne s'agissait "que" des livres liés à cet ennemi politique du chef de l'Etat turc, mais plusieurs associations contestent cette version et expliquent que la destruction des ouvrages va bien au-delà. Pen International a notamment déclaré : "En trois ans à peine, le paysage éditorial turc a été pratiquement décimé, avec la fermeture de plus d’un quart des maisons d’édition pour "diffusion de propagande terroriste". L’organisation dénonce une grave crise de la liberté intellectuelle et de la liberté d’expression.
Le fondateur du mouvement Hizmet est une cible politique du gouvernement depuis trois ans. En décembre 2016, le journal BirGün avait annoncé que 1,8 million de manuels scolaires de sixième avaient été retirés car ils faisaient mention de la Pennsylvanie, état des USA où Gülen est réfugié. Les rues Gulen ont même été rebaptisées dans tout le pays.
Près de 30 maisons d'édition ont cessé leur activité. Plusieurs écrivains, éditeurs et intellectuels ont été emprisonnés. Cependant les récentes décisions de justice ont annulé de nombreuses peines ou conduit à la libération de certains d'entre eux, dans un contexte politique où Erdogan a été fragilisé quand, en juin, son parti a perdu la mairie d'Istanbul.