"La bibliothèque mondiale, qui n’est pas une institution réelle, mais un concept opératoire et un protocole scientifique de lecture, rassemble une myriade de bibliothèques hétérogènes, chacune à envisager selon ses propres critères, selon ses propres hiérarchies et classifications. Le sens de cette chaire sera d’entrouvrir la porte de cette bibliothèque mondiale et d’en parcourir quelques rayonnages, trop peu nombreux certes, afin de faire de nous des lecteurs sans limite, capables de lire par-delà la littérature, en nous dégageant de notre propre historicité," écrit William Marx dans un communiqué.
"L’histoire de la littérature est difficilement séparable de celle des bibliothèques dans lesquelles sont lues les œuvres littéraires ou qui nous les ont transmises, ajoute l’essayiste. L’œuvre singulière, particulière, existe à peine par elle-même : elle se détache toujours sur un fond plus ou moins perceptible d’autres œuvres, d’autres textes, parmi lesquels elle fait sens et qui orientent notre compréhension. Toute lecture se fonde sur une comparaison au moins implicite. Comment de telles bibliothèques, matérielles ou immatérielles, se sont -elles constituées depuis l’Antiquité classique ? Comment fonctionnent-elles ?"
Parmi les sujets abordés lors du cours figureront la formation du canon littéraire scolaire, les processus nationaux de panthéonisation littéraire, la bibliothèque de l’honnête homme au XVIIe siècle, la collection de la Bibliothèque de la Pléiade, la bibliothèque personnelle de Paul Valéry, le musée imaginaire d’André Malraux ou bien encore la bibliothèque orale des Mille et une nuits.