"Ce lien commercial entre des bibliothèques publiques et une entreprise multimilliardaire crée un malaise au sein des cégeps et dans l’industrie québécoise du livre, qui souffre de la concurrence du géant américain" explique le journal. 40 cégeps sur 60 sont concernés.
Le collégien qui clique sur l'image d'un livre dans une recherche interne se voit amener sur Amazon.com, le portail américain du géant du commerce en ligne, qui, contrairement au portail canadien Amazon.ca, ne paye pas d'impôts dans le pays. Pourtant ce n'est pas les sites de ventes de livres en ligne qui manquent au Québec, que ce soit LesLibraires.ca, ou ceux des chaînes Chapters-Indigo, Renault-Bray ou sa filiale Archambault.
Logiciel libre et icônes gratuites
Selon Le Devoir, "ces bibliothèques ont acquis le logiciel libre Koha par l’entremise du service Collecto, un regroupement d’utilisateurs issus du milieu de l’éducation." Le quotidien précise que les bibliothèques ont le choix entre Google, Open Library Covers et Amazon, qui a l'avantage de proposer plus d'icônes de livres que ses concurrents. La solution Koha est gratuite, tout comme sa banque d'images. Il est utilisé par 15000 bibliothèques et centres de documentation, différents conseils scolaires canadiens, des ministères et institutions comme Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le ministère de la Culture et des Communications et celui de la Sécurité publique.
"Le problème, c’est qu’il n’y a personne au Québec qui fournit gratuitement des images de livres en données ouvertes. On collabore avec les librairies indépendantes pour qu’elles nous fournissent des vignettes" explique Eric Godin, de la start-up InLibro, qui développe avec d'autres entreprises le logiciel Koha.
Les autres cégeps utilisent généralement la Société de gestion de la Banque de titres de langue française (BTLF), appelée Memento, un organisme québécois à but non lucratif. Mais dans un contexte de contraintes budgétaires, le coût du service est souvent jugé trop élevé.