L'historienne spécialiste du XVIe siècle Arlette Jouanna est décédée à l’âge de 85 ans, le 29 janvier à Toulouse. Professeure émérite d'Histoire moderne à l’université Paul-Valéry-Montpellier et auteure d'une trentaine de livres, elle s'est particulièrement intéressée à l'histoire de la noblesse et du protestantisme. Ce dernier thème est notamment abordé dans La Saint-Barthélemy : les mystères d'un crime d'Etat : 24 août 1572, son ouvrage le plus récent, paru en 2017 chez Gallimard.
Née en 1936, Arlette Jouanna réalise des études à l'École normale supérieure de Sèvres avant d'être reçue à l'agrégation d'histoire et géographie en 1960. Elle poursuit ses études d'Histoire à l'université Paris-Sorbonne et soutient en 1975 sa thèse d'État : "L'idée de race en France au XVIe siècle et au début du XVIIe siècle".
Des ouvrages récompensés
En 2013, elle écrit Le pouvoir absolu. Naissance de l’imaginaire politique de la royauté (Gallimard), récompensé par le Grand prix d'Histoire Chateaubriand. L'étude est consacrée aux fondements théologiques, juridiques, philosophiques et idéologiques du pouvoir absolu.
L'auteure est également lauréate en 2018 d'une mention spéciale du jury du prix Montaigne et finaliste dans la catégorie essai du Femina 2017 pour sa biographie Montaigne (Gallimard). L'historienne met en relation les multiples facettes de la personnalité de Montaigne et le terroir dans lequel elles prennent racines.
Dans Discours de la servitude volontaire de Etienne de La Boétie, à paraître le 4 mars chez Klincksieck, elle réalise la préface, en compagnie d'André Pessel et Francine Markovits.