Enseignement supérieur

Treize mois de négociation entre le consortium Couperin, qui représente plus de 250 établissements d’enseignement supérieur, et Springer Nature n’ont pas permis d’aboutir à un accord pour le renouvellement du contrat d’abonnement aux revues du géant de l’édition scientifique, expiré depuis le 31 décembre 2017.
 
Les négociations achoppent sur le modèle économique du nouvel accord, que le consortium Couperin souhaite faire évoluer. Ce dernier demande à l’éditeur une diminution coût du contrat d’abonnement. La demande des bibliothèques s’appuie notamment sur l’augmentation de la part des contenus en open access dans les revues diffusées sous abonnement payant par Springer Nature. "Les articles en open access représentaient 8% du contenu des revues sous abonnement Springer en 2017. Ils ne constituaient que de 3 % des contenus en 2014, fait valoir Couperin dans son communiqué du 30 mars. L’augmentation continue de la part des articles publiés en open access rend difficilement soutenable le maintien d’une politique d’augmentation des coûts d’abonnement. Elle justifie, au contraire, la demande de réduction de prix".

Une croissance des publications qui inquiète

Dans le même temps, les bibliothèques observent une diminution de l’utilisation des revues Springer par les lecteurs, qui se concentre sur un tiers de la collection. "Ce phénomène est paradoxal puisque le nombre d’articles disponibles va croissant. Il peut légitimement interroger sur l’évolution de la qualité des contenus publiés, analyse Couperin. Il confirme l’opinion largement exprimée par les chercheurs sur les dangers liés à l’augmentation continue du nombre de revues et d’articles publiés".
 
Les bibliothèques universitaires regrettent, par la voix de Couperin, que des coûts toujours croissants de l’information captent une partie qu’elles considèrent comme désormais trop importante des budgets des établissements, part qui ne peut être consacrée au financement des activités de recherche ni employée à soutenir la diversité éditoriale. "Cette situation représente une menace pour la recherche, alors que les chercheurs sont les producteurs de cette information qu’ils fournissent gratuitement aux éditeurs, et dont ils assurent, toujours gratuitement, l’évaluation et la gestion éditoriale", dénonce Couperin.
 
Lors de la dernière réunion entre les deux parties, le 13 mars, l’éditeur avait menacé de couper l’accès à ses revues si son offre n’était pas acceptée. Il vient de revenir sur cette décision et s’est engagé, dans une lettre adressée au consortium Couperin le 4 avril, à garantir l’accès de sa base de contenus auprès de la communauté universitaire et s’est déclaré prêt à reprendre les négociations. Une décision qui contribue à détendre un peu les relations entre les deux interlocuteurs. "Nous n’avons jamais souhaité arrêter les négociations, explique Sandrine Malotaux, chef du Département des négociations documentaires du consortium Couperin. Nous allons chercher un point de rencontre".

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