À la peine. L'effritement des traductions dans la part totale des parutions de livres en France se confirme en 2020, selon les données Livres Hebdo/Electre Data Services.
Avec 10 643 titres traduits l'an dernier, les ouvrages adaptés d'une langue étrangère ne comptent plus que pour 17,6 % de la production globale, en recul de 0,5 % par rapport à 2019 et en retrait pour la troisième année consécutive. L'ampleur de la chute est plus nette en valeur absolue, puisque 1 718 adaptations de moins ont rejoint les étals des librairies en 2020, soit un recul de 13,8 % du volume des traductions par rapport à l'année précédente.
Le marché a souffert du net retrait des achats de droits dû à l'annulation de la plupart des grands salons internationaux et de la baisse plus globale du nombre de parutions en 2020. L'anglais reste de loin la première langue traduite avec 6 159 adaptations (-16 %), suivi par le japonais qui résiste beaucoup mieux avec une baisse de seulement 3 % de son volume. L'effondrement de l'allemand (-36 %) profite à l'italien (-18 %), qui passe de justesse à la 3e place des langages les plus adaptés. L'espagnol (-8 %) ferme la marche du top 5 des dialectes les plus importés en France, qui représentent ensemble 86,2 % du volume total des traductions, contre 85,1 % en 2019. Les autres grands perdants de 2020 sont les langues scandinaves (-34 %) et d'Europe de l'Est (-32 %), tandis que le néerlandais (-7 %) et l'arabe (-2 %) parviennent à se maintenir.
La robustesse du manga
Les traductions d'ouvrages d'art (-25 %), de pratique (-23 %) et de sciences humaines et sociales (-22 %) sont les plus affectées par la tendance baissière. Le roman (-15 %) concentre tout de même un tiers du recul des adaptations, avec 591 titres parus en moins en 2020 par rapport à l'année précédente. Grâce à la robustesse du manga, qui perd seulement 33 titres en 2020 sur un total de 1 529 parutions, les traductions de bandes dessinées ne se tassent que de 5,6 %.
Les parts occupées par les traductions au sein de chaque rayon restent globalement stables, à quelques exceptions près comme la philosophie et l'ésotérisme (14 %, en baisse de 4 points), en polar (36 %, en baisse de 2 points), en fiction jeunesse (26 %, en baisse de 2 points) et en littérature fantastique et de science-fiction (44 %, en baisse de 6 points), particulièrement affectée par la chute des cessions en langue anglaise.