Une muse, ce n'est pas toujours ce que l'on croit. Pas toujours seulement une proposition de douceur et de grâce tendue vers l'accomplissement de la vie et de l'œuvre de l'artiste (un homme, le plus souvent) à qui elle se voue comme on entre en religion. De tout cela Elena Ivanovna Diakonova, sous le nom de Gala, la plus emblématique peut-être des muses du siècle passé, n'aura gardé que la religion ; et encore, moins le sens du sacré que celui des rituels et de l'adoration dès lors qu'elle se porte sur sa personne.
Qui était-elle au fond, cette Gala qui de l'enfance aux ombres du grand âge se fit toujours bousculer par sa colère et son caractère ? C'est la question à laquelle, avec une très plaisante liberté et sans jamais asséner aucune vérité d'évidence, entreprend de répondre la journaliste Carmen Domingo dans Gala-Dalí, le roman d'un amour surréaliste. Gala donc, Gala et ses hommes, ses amours sublimes, forcément sublimes. C'est l'histoire d'une fille qui quitte tout, sa Russie natale, son beau-père bien aimé, pour rejoindre un garçon qui ne s'appelait pas encore Paul Eluard, rencontré dans un sanatorium suisse. Elle l'épouse, elle l'épuise. Elle le trompe, avec Max Ernst, et s'en va lorsqu'elle rencontre celui qu'elle attendait plus que tout : Salvador Dalí. Le reste appartient à la légende, lumineuse d'abord, puis allant s'assombrissant. Jusqu'à côtoyer dans un château catalan, loin de tous et de la clameur désormais éteinte du monde, la solitude et la folie. Gala telle qu'en elle-même enfin, reine de sa nuit.
Gala-Dalí- Traduit de l’espagnol par Margot Nguyen Beraud
Presses de la Cité
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 22 euros ; 416 p.
ISBN: 9782258143685