"La langue française va mal, avertit le collectif. Etouffée par l’anglo-américain, elle voit désormais son usage même évincé par celui-ci. Confrontée à cette invasion, notre mémoire renvoie en écho un passé douloureux de soumission et d’oubli de soi. Une majorité capitulatrice plaidera le réalisme, hermétique aux cris sourds d’une identité enchaînée par une pseudo-langue universelle en réalité servante d’un maître particulier. Le français outragé, le français brisé, le français martyrisé."
Les pétitionnaires déplorent l’attitude du chef de l’Etat français envers la francophonie. Ils l'accusent d’organiser une "marche suicidaire vers l’intronisation de la langue anglo-américaine comme seconde langue officielle de la nation". Le texte fait référence à "l’adoubement, lors du dernier Sommet de la francophonie, de l’anglo-américain comme langue d’usage pour le monde" ainsi qu’au projet du président de dispenser des cours de matières générales en anglais.
"Il y va de notre identité nationale"
Les signataires se désolent également de la nomination récente de la rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de secrétaire générale de la Francophonie, qu’ils qualifient de "membre actif d’un régime politique détestable. Il est attendu du chef de file de l’OIF qu’il défende l’usage de la langue française, non qu’il le rétrécisse," argue le collectif.
Pour protéger l’usage de la langue française, les signataires proposent notamment d’encourager "les appellations françaises pour baptiser nouveaux produits et services créés par toute entreprise" qui touche des fonds publics, ou bien de renforcer "par une loi le dispositif linguistique présent en en rendant notamment l’application contraignante".
Puis de conclure: "Faute d’avoir su précéder le Québec comme référence mondiale pour la défense du français, du moins sachons nous inspirer de sa pugnacité et abandonner nos comportements serviles. Il y va de notre identité nationale et de l’avenir de la francophonie."
Le Québec a voté en 1977 la Charte de la langue française dite Loi 101 pour officialiser l'usage du français jusque dans l'économie et la politique.