Une fois les présentations faites, Dominique Arot a tenu à préciser que le rôle du "mauvais flic" serait tenu par Julien Barthe, qui a bien tenu son rôle et dont certaines propositions, comme celle de "dépyramidiser" les ressources humaines en remplaçant un poste par un autre moins qualifié dans la hiérarchie, a suscité des murmures de désapprobation dans la salle.
Les exemples on été puisés dans le réseau de médiathèques de Beauvaisis, puis comparé à ceux, nationaux, d'Espagne que Gloria Pérez-Salméron apportait. Ainsi, pour les médiathèques du Beauvaisis, le budget en 2014 s'établissait à 2 400 000 € pour 210 000 entrées, 14 000 inscrits, 8000 emprunteurs et 330 000 prêts, la fréquentation a augmenté de 30%.
Le cas espagnol
En comparaison, en Espagne, entre 2008 et 2012, le budget des bibliothèques a baissé de 35,9% en moyenne, pour les 4 700 bibliothèques publiques du pays (soient 62,9% de tous les établissements du pays, ce qui représente 1 bibliothèque pour 10 000 habitants). Cette baisse du budget s'est acompagnée d'une chute de 43,6% des acquisitions et une obsolescence des collections. "C'est une situation très triste, et vraiment paradoxale, explique Gloria Pérez-Salmeron. Au moment où les gens sont prêts à passer du temps en bibliothèque, d'après nos données qui indiquent que le chiffre des visites augmente de 20,5%, nous leur proposons une offre amoindrie. En 2012, on dénombrait 56,6 millions de document prêtés dans tout le pays. En 2013, ce chiffre est passé à 41,3 millions"
Coût ou investissement?
"La question est de savoir si les bibliothèques représentent un coût ou un investissement", continue-t-elle. Selon ses études, les citoyens espagnols seraient prêts à payer 3,1 millions par an pour les bibliothèques si l'offre proposée émanait du secteur privé. "A ce titre, chaque euro investi peut bénéficier d'un retour sur investissement allant du double au triple". Olivier Ploux, du réseau de médiathèques du Beauvaisis ajoute :"Chaque euro économisé est vécu comme une victoire."
Les solutions qu'apporte Julien Barthe, notamment en ce qui concerne les réductions de personnel, sont mal vécues par le public. "Je suis sujet à la sinistrose, assure un participant. Vos propositions ne me réconfortent pas du tout, je suis effondré. Ca me fait très peur, nous sommes dans une impasse" conclut-il.