Chine

La première édition de Shoot The Book ! Shanghai s'est tenue lundi 19 juin,  à l’occasion du Marché du film proposé par le Festival international du film de Shanghai (SIFF). Organisé par la Société civile des éditeurs de langue française (Scelf), en partenariat avec l'Institut français et avec le soutien de l'ambassade de France en Chine, cet événement, cofondé par le Bureau international de l'édition (Bief) a rassemblé une centaine de personnes : éditeurs français, producteurs chinois et acheteurs d’IP (propriété intellectuelle). Objectif de ces rencontres : vendre aux producteurs de cinéma des droits d’adaptation encore disponibles, explique Nathalie Piaskowski, directrice de la Scelf.
 
Shoot The Book ! a  été créé en 2014 par la Scelf dans le cadre du Festival de Cannes, et depuis décliné à Toronto et Los Angeles, en attendant de s'implanter l'an prochain au Festival du film d'animation d'Annecy. A Shanghai, la manifestation s'est adaptée au public chinois, en présentant à la fois des œuvres françaises et des œuvres chinoises qu'un jury de huit membres, tous issus du monde chinois de l’audiovisuel, avait sélectionné parmi une quarantaine de candidatures.
 
Les éditeurs français répondent présents

Shoot The Book ! Shanghai s'est ouvert sur une matinée de présentation, une "session de pitch", devant un public d'une soixantaine de producteurs chinois. Les éditeurs français sélectionnés avaient tous répondu présent à l'invitation : Plon, Perrin, Archipel, le Lombard, Actes Sud, Flammarion, Dargaud, Kana et Gallimard Jeunesse étaient notamment représentés.

Nathalie Carpentier, responsable de droits pour les Editions Plon, Perrin et Archipel, salue l'organisation "remarquable" de ce rendez-vous. "Les éditeurs français ne seraient jamais venus en Chine sans ce cadre, cet événement leur permet de s'exporter", ajoute-t-elle.

Comme elle, cinq chargés de droit français liés aux onze maisons d'édition sélectionnées ont présenté des œuvres dans différents genres, du policier à la fantasy en passant par le roman historique.
 
2 minutes 30 pour convaincre
 
Pour Laurent Duvault, directeur du développement audiovisuel chez Média Participations, qui a présenté cinq ouvrages (notamment La vavache, chez Dupuis, une BD muette pour apprendre la narration aux enfants), la présélection effectuée par le jury témoigne d'une "grande curiosité" à l'égard des créations françaises. "Pour la présélection, le jury n'a pas forcément choisi les œuvres auxquelles on s'attendait", précise-t-il. 

A la suite de la séance de pitchs (2 mn et demie par livre), les fournisseurs de contenu chinois ont eu l’occasion de développer un premier contact avec les éditeurs français.

Un marché "ouvert" 

Nathalie Piaskowski parle d'un événement "très compliqué à monter" car la Chine est un marché "assez peu connu". Elle rappelle que le pays reste dominé par la censure, mais que le nombre de salles de cinéma "explose" depuis quelques années. Devenue le deuxième marché mondial par le nombre de spectateurs, la Chine limite encore le nombre de films étrangers diffusés chaque année dans ses salles, ce qui incite les producteurs à coproduire directement avec des homologues chinois afin de contourner ces quotas.

Par ailleurs, le public chinois est jeune et possède une "appétence pour les projets grands publics, populaires", constate-t-elle. Nathalie Carpentier confirme elle aussi que le marché est "ouvert", mais dans des catégories bien particulières, notamment pour les adaptations jeunesse, la BD, les romans d'amour et la science fiction. Elle assure avoir reçu beaucoup de demandes de rendez-vous à la suite de ses pitchs, même si elle reconnait : "Je sais que ça va prendre beaucoup de temps".

Nathalie Piaskowski le confirme : "L'entrée sur le marché chinois va être longue, mais on remarque d'ores et déjà de la part des producteurs un véritable intérêt". La directrice générale de la Scelf se dit très satisfaite de cette première édition : "C'était le premier événement organisé autour de l'adaptation audiovisuelle en Chine, et ce grâce à la collaboration fructueuse entre la Scelf et l'Institut français, qui a sollicité et mis en place le partenariat avec le marché du film de Shanghai".
 

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