D’après Tim Coates, le faible taux d’emprunt au Royaume-Uni est la résultante de la diversification des activités des bibliothèques au détriment du renouvellement des collections. "Il y a 25 ou 30 ans, les principaux représentants de la profession, les politiciens locaux et nationaux et les agents du gouvernement ont consciencieusement et délibérément laissé chuter le nombre de livres disponibles en bibliothèque. […] Parce qu’ils ont cru et croient encore que ces lieux doivent évoluer au-delà du livre", a déclaré Tim Coates au Bookseller.
"Donner de l'argent serait du gâchis"
Ainsi d’après lui, les programmes d’austérité qui ont affaibli le secteur public ces dernières années ne sont pas la cause de la moindre popularité des bibliothèques, contrairement à ce que soutient la principale association de professionnels du secteur, le CILIP. "Tant que les collections ne seront pas restaurées, le déclin [de l’emprunt] va continuer, assure Tim Coates. Donner de l’argent au secteur serait du gâchis s’il ne reconnait pas complètement la cause du problème et s’il ne dépense pas tout ce qu’ils reçoivent dans l’achat de livres."
Nick Poole, président de la CILIP, objecte à cette interprétation : "Il y a cinq ingrédients qui font le succès d’une bibliothèque : des espaces attrayants et lumineux, des équipes professionnelles, des fonds de bonne qualité, des bons systèmes informatiques et un programme d’activités varié pour capter l’intérêt des utilisateurs", détaille le responsable.
Il ajoute: "Le problème, c’est qu’après dix ans d’austérité dans le secteur public et de coupes dans les budgets locaux, nous assurons la continuité du service avec un bien maigre budget, ce qui veut dire que nous sommes dans l’incapacité de concevoir ces bibliothèques parfaites et d’acquérir des collections de haute qualité."