L'homme de télévision et de cinéma Pierre Tchernia est décédé à l'âge de 88 ans dans la nuit de vendredi à samedi à Paris, a-t-on appris auprès de son fils et de son agent.
"L'état de santé de papa s'est dégradé il y a 8 jours, il est mort à 3 heures du matin dans nos bras", a annoncé à l'AFP Antoine Tchernia.
"La disparition de Monsieur Cinéma met en tristesse la cinéphilie", a déclaré à l'AFP Gilles Jacob, ancien président du festival de Cannes.
Né à Paris le 21 janvier 1928, Pierre Tchernia, de son vrai nom Pierre Tcherniakowski, avait participé, à l'ORTF, à la création du premier journal télévisé en 1949 qu'il avait ensuite quitté en 1955 pour devenir animateur d'émissions de variétés comme "La boîte à sel", qui révéla des talents nommés Jean Poiret, Michel Serrault ou encore Raymond Devos.
Astérix sur grand écran
De 1966 à 1988, il s'était s'imposé comme la référence cinématographique de la télévison, avec une série d'émissions dans lesquelles il se distingue en imposant sa culture et son goût pour le septième art, avec "Monsieur Cinéma", "Jeudi cinéma" puis "Mardi cinéma". Grand amoureux du 7e art, et lui-même ancien étudiant de l’Ecole technique des métiers du cinéma et de la photographie puis de l'IDHEC, Pierre Tchernia a fait découvrir à des générations de téléspectateurs des productions Walt Disney et Tex Avery.
Réalisateurs de quatre longs métrages pour le cinéma, il avait aussi réalisé cinq adaptations de livres de Marcel Aymé pour la télévision (Le passe-muraille, La grâce, Lucienne et le boucher, Héloïse et L'Huissier). Il fut aussi un grand ami de Goscinny (Uderzo le caricatura un second-rôle récurrent dans des albums d'Astérix) et écrivit des scénarios pour les adaptations animées au cinéma du héros gaulois - Astérix et Cléopâtre, Les douze travaux d'Astérix, Astérix et la surprise de César, Astérix chez les Bretons, Astérix et les Indiens - ainsi que de deux films inspirés des aventures de Lucky Luke - Daisy Town et La ballade des Dalton.
Le cinéma en livres
Passeur par passion, il avait aussi écrit des livres. Dans Magic Ciné (Fayard, 2003), il raconte les anecdotes de la télévision du temps de l'installation du petit écran dans chaque foyer français, une époque où spontanéité et créativité avaient leur place dans les studios d'enregistrement. En 1975, dans Mon petit bonhomme de chemin: souvenirs provisoires (Stock, épuisé), il avait déjà exploré la veine de la mémoire du petit écran. Pour Casterman, Pierre Tchernia dirigea une collection sur le cinéma, "80 grands succès...." à la fin des années 1980.
Enfin, sous le label de l'équipe de Monsieur Cinéma, Larousse avait publié en 2004 Nos stars de toujours et en 2006 Nos films de toujours. Hugo Image a aussi tenté la sortie régulière d'un almanach ludique au début des années 2010, Une question de Monsieur Cinéma par jour, pour tester ses connaissances sur le 7e art.