Le 16 juillet, la Mairie de Paris a voté la mise en place de sa nouvelle Convention publique d’aménagement (CPA) destinée à lutter contre la désertification commerciale dans certains quartiers de la capitale. Trois secteurs géographiques ont ainsi été retenus : Epinettes (17e arrondissement), Magenta (10e arr.) et le Quartier Latin pour la sauvegarde de ses commerces culturels, et en particulier de ses librairies.
Dotée d’un budget global (pour les trois quartiers) de 30 millions d’euros sur trois ans, la CPA repose sur un important volet foncier, lié au droit de la Ville de préempter les murs (mais pas les baux commerciaux) mis en vente dans la capitale. Les locaux commerciaux ainsi rachetés sont ensuite loués aux commerces menacés, à des conditions privilégiées par rapport à celles du marché. La réalisation de cette mission sera confiée à une société d’économie mixte qui sera choisie par la Ville d’ici à la fin de l’année.
A l’origine de cette mesure de CPA lancée il y a trois ans, l’adjointe PS de la Mairie de Paris chargée du commerce, Lyne Cohen-Solal, évoque un premier bilan encourageant, avec, à ce jour, 150 commerces préemptés dans les quartiers qui faisaient alors partie du périmètre d’action. Surtout, en ce qui concerne le Quartier Latin, la CPA s’avère répondre aux principales préconisations d’une étude commanditée par la Mairie de Paris en 2006 et réalisée par la société de conseil Clipperton Développement. S’appuyant sur des données statistiques mais aussi sur une enquête de terrain menée auprès de 147 libraires de livres neufs et/ou d’occasion, l’étude, centrée sur les commerces culturels au Quartier Latin, insiste sur la problématique du foncier dans ce quartier devenu très onéreux mais néanmoins doté d’un potentiel réel. Outre le partenariat de la Ville avec une société d’économie mixte, elle préconise l’octroi d’une subvention à l’Adelc pour aider les librairies parisiennes (à l’image de ce qu’a récemment fait la région Ile-de- France). Elle en appelle aussi aux initiatives individuelles et collectives des intéressés et suggère la création d’un comité culturel capable de fédérer les énergies pour relancer l’attractivité du quartier et promouvoir son identité culturelle grâce à un programme d’actions et d’animations.