Si le maire de l’arrondissement Pierrefonds-Roxboro s’est réjoui de cette innovation, une première au Québec, la décision semble loin de faire l’unanimité. Christine Gosselin, la responsable de la culture au comité exécutif de la Ville de Montréal qui cofinance le chantier, fustige une "aberration".
"La culture se targue d'être le quatrième pilier du développement durable, alors on se demande bien comment, en 2018, on peut intégrer un service de retour drive-thru [service au volant, NDLR] dans une bibliothèque," s’est indignée l’édile. Elle souligne également que ce dispositif ne correspond pas à la fonction sociale des bibliothèques qui sont "des lieux d’échanges, de rencontres, de socialisation, où on entre dans le bâtiment, on fait des découvertes, on échange avec ses concitoyens."
De son côté, Jim Beis insiste sur l’utilité du mécanisme pour les parents accompagnés de jeunes enfants ou pour les personnes à mobilité réduite. D’après l’élu, avant les rénovations, les usagers devaient systématiquement garer leur voiture, qu’ils laissaient souvent allumée, avant d’aller déposer les livres.
Depuis plusieurs années, les systèmes de dépôt minute ou "drive-thru" se multiplient dans les bibliothèques, particulièrement aux Etats-Unis. Les établissements de Westerville et de Painesville dans l’Ohio, et de Nashville dans le Tennessee font partie des structures qui ont adopté cette pratique ces dernières années.
Une fois les travaux terminés, la bibliothèque de Pierrefonds devrait s’étendre sur 4500 mètres carrés. Au total, le coût du chantier, plusieurs fois retardé depuis 2014, est estimé à 24,4 millions de dollars canadiens (environ 16,1 millions d'euros).