1. Mettre en valeur la lecture
La recette de la médiathèque Hautepierre, à Strasbourg : 30 minutes pour découvrir One Piece, puis une heure et demie d'atelier pour apprendre les gestes de la cuisine et les bases de l'alimentation avec le restaurant Table et Culture. Cuisiner en musique (la bande originale du film), déguster et conclure par une séance de cinéma.
Des livres :
<> The Elder Scrolls. Le livre de cuisine officiel. Vol. 1 de Chelsea Monroe-Casse, traduit par Antoine Bernadet. Un recueil de plus de 70 recettes tirées de l'univers de la série de jeux vidéo The Elder Scrolls. Panini Books, juillet 2025.
<> Harry Potter. Le livre de cuisine officiel spécial pâtisserie de Joanna Farrow, traduit par Améline Néreaud. Gâteau carte du maraudeur, cupcakes voie 9 3/4, brownies choixpeau, biscuits chocogrenouilles… réalisables avec l'aide d'un adulte. Gallimard Jeunesse, octobre 2025.
<> The Witcher. Les recettes officielles d'Anita Sarna et Karolina Krupecka, traduit par Marion McGuinness. Ingrédients, anecdotes culinaires, recettes sucrées et salées pour tous les repas, glanées au fil de voyages au Royaume du Nord. Bragelonne, août 2024.
2. Valoriser le patrimoine ancien
Dans la loi : Les bibliothèques transmettent aux générations futures le patrimoine qu'elles conservent.
Les initiatives : La bibliothèque de Singapour archive et fait revivre des recettes en voie d'extinction dans ses vidéos et podcasts, dont Recreating An Extinct Recipe From Asfiah's Cook Book. La médiathèque Le Trente, à Vienne, a piloté l'exhumation par des étudiants en hôtellerie-restauration des archives de restaurants mythiques de la ville. Cartes postales, coupures de presse, menus… Conclure par une expo.
La médiathèque à visiter : la bibliothèque municipale de Dijon et son fonds gourmand de 600 000 documents du IXe siècle à nos jours. Livres d'art, de recettes, mangas… Pour tous les goûts.
3. Créer des occasions de se parler
À Massy, la médiathèque Jean-Cocteau a récemment dévoilé une cuisine ouverte, fort pratique. Chacun peut se préparer son café, nourrir son bébé, s'installer à une grande table… Mais les bibliothécaires vont plus loin, en organisant des ateliers collectifs. " On croit beaucoup aux vertus de la cuisine en bibliothèque et dans la culture de manière générale. Cela permet de partager les cultures de chacun de manière informelle, de coopérer entre les générations… La cuisine permet de sortir de son isolement si on en a envie, et si la bibliothèque encourage à la convivialité ", explique la directrice Nathalie Daigne.
Pour l'ouverture : un grand repas partagé avec la Cimade.
La cuisine partagée de la médiathèque de Massy.- Photo MÉDIATHÈQUE DE MASSYPour télécharger ce document, vous devez d'abord acheter l'article correspondant.
4. Permettre aux habitants de transmettre leurs propres savoirs
L'article de loi : Par leur action de médiation, [les bibliothèques des collectivités territoriales ou de leurs groupements] garantissent la participation et la diversification des publics et l'exercice de leurs droits culturels.
L'initiative : Avec son exposition patrimoniale, la médiathèque de Vienne n'en était qu'à l'apéritif. En parallèle, elle a invité les habitants à proposer leurs recettes préférées. Un professeur de français en a profité pour exercer ses élèves à la rédaction… Les recettes ont ensuite été soumises à un vote du public, et les dix favorites imprimées dans un livret imprimé en deux exemplaires : l'un empruntable, l'autre intégrant le fonds patrimonial. Cerise sur le gâteau : les lauréats gagnent des Chèques Lire.
La médiathèque à visiter : Médiathèque-Estaminet, à Grenay (Pas-de-Calais), qui a ouvert avec une cuisine pédagogique en 2015.
5. Sensibiliser à l'écologie et à la santé
Les ateliers insolites : La médiathèque Hautepierre (Strasbourg) a proposé dans son animation La symphonie des légumes de fabriquer des instruments de musique à partir d'objets du quotidien, de légumes ou de matériaux glanés dans la nature. Quant à la bibliothèque Lac-de-Maine d'Angers, elle, s'est alliée à une infirmière pour son animation Fabrique ton goûter santé consistant à... pédaler sur un vélo pour réaliser un smoothie. Lectures et petits jeux accompagnent la dégustation.
Le plus : permettre aux habitants de jardiner dans le potager de la médiathèque, pour suivre la croissance des plantes et aiguiser leur aversion au gaspillage alimentaire.
Le livre récent : Santé rénale. Misez d'abord sur l'alimentation de Roxanne Papineau ; Cuisiner pour bien manger, prévenir et traiter les maladies rénales dès les stades précoces. Modus Vivendi, octobre 2025.
6. Attirer de nouveaux visiteurs…
…en s'associant par exemple à des partenaires inhabituels comme l'a fait la médiathèque d'Oullins, qui a fait cuisiner ensemble une vingtaine de personnes, adhérentes ou non, en profitant du réseau et de la logistique de l'association La Légumerie, qui associe jardinage et cuisine. Le repas pour soixante personnes a ensuite été distribué dans la médiathèque. De quoi encore attirer des passants, comme à la médiathèque-ludothèque Taïga de Sèvremoine (Maine-et-Loire), dont le fumet de cookies chauds s'échappe de la cuisine ouverte sur la rue.
7. Dépanner des personnes dans le besoin
Les initiatives : lorsque les légumes du jardin de la médiathèque de Domérat (Auvergne-Rhône-Alpes) sont mûrs, ils sont ramassés et mis en libre accès. Nombre de médiathèques se sont également lancées dans le prêt d'ustensiles de cuisine, comme la médiathèque de Flers, qui a investi dans des moules en silicone, des cuit-chips, des kits macarons ou encore un thermomètre à sonde rotative.
Le livre : Manger low cost de Yoann Thommerel. Fruit d'une enquête sur la nourriture et la cuisine comme enjeu économique et comme préoccupation existentielle majeure, une collection de recettes, de récits et de rencontres formant un kit de survie alimentaire en temps de crise. Nous Éditions, juin 2025.
Comment assurer la sécurité, la propreté, le vivre-ensemble ?
Sophie Loiselle, responsable de la bibliothèque Gabrielle-Roy (Québec), où la cuisine est ouverte sur les 81 heures d'ouverture de l'établissement : lorsque la cuisine est utilisée pour un atelier, toujours organisé par un prestataire qui gère l'espace, la chaîne du froid... tout un protocole se met en place. Comme la cuisine est très demandée, l'équipe sort de la salle les micro-ondes, afin que ceux qui n'y participent pas puissent réchauffer leur repas. Quand la cuisine est en libre-service, le courant des fourneaux et des plaques de cuisson est éteint. Si la propreté n'est pas au rendez-vous, le service d'entretien peut intervenir toute la journée. « Mais la majeure partie du temps, les gens nous rendent bien la confiance qu'on leur donne. » Des essuie-touts sont à leur disposition pour nettoyer leur coin de table. Et en un an d'activité, les équipements se sont étoffés pour s'adapter à tous : surélever les micro-ondes, réserver un espace sous l'évier pour y glisser une chaise roulante, proposer des rehausseurs pour les enfants et des tabliers « préférés aux couvre-tout ! »
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