La première étape de cette mise en place aura lieu « début septembre » avec une réunion plénière au ministère de la Culture entre l'État et les représentants des collectivités territoriales, a précisé l'entourage de la ministre. Cette séance de travail plénière, « ouvrira la porte à des rencontres avec les acteurs culturels », a-t-on ajouté de même source.
Ce pacte sera un « rappel des grandes valeurs culturelles » et s'inscrira dans le cadre de « la clarification des nouvelles compétences » des collectivités territoriales qui seront définies par la deuxième loi de décentralisation qui sera examinée à l'automne par le Parlement, a-t-il été indiqué.
Représentant de l’Association des Régions de France, Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes (qui doit fusionner avec l’Auvergne), a plaidé pour « une véritable nouvelle étape de la décentralisation culturelle », demandant que « la culture devienne une compétence obligatoire partagée ». Il va bien plus loin dans l’acte de décentralisation que la ministre : « les régions revendiquent une compétence exclusive sur les industries culturelles et créatives en cohérence avec leur politique de développement économique ».
Dans un entretien au journal Le Monde, Jean-Jacques Queyranne précise que « cette compétence obligatoire appelle des transferts de responsabilité. Sur les industries créatives, notamment, les régions doivent être les interlocuteurs directs, désormais, des grands établissements publics nationaux que sont le CNC (Centre national du cinéma) ou le CNL (centre national du livre). Il n’y a plus besoin d’avoir l’interférence de la structure déconcentrée des directions régionales d’affaires culturelles. Cela doit se faire directement. »
Reste la question du financement. Le président le la région Rhône-Alpes confesse que ce sera « l’un des points durs ». « La question de l’avenir des politiques culturelles départementales » se pose, explique-t-il. « Elles représentent 1,3 milliard d’euros. Avec l’effacement prévu des départements, la question du transfert doit se poser, à la fois vers les régions mais aussi vers les intercommunalités. C’est un sujet qui doit être à l’ordre du jour, sinon il risque d’y avoir des pertes de financement. »