Marché

Le total des ventes de jeux vidéo, de vidéo, de musique et de livres sur support physique ou en version numérique a atteint 8,37 milliards d'euros en 2017, un record depuis que GFK a commencé à mesurer ce marché, en 2007. L'institut d'étude présentait sa synthèse annuelle des tendances de consommation, le 31 janvier à Paris. La progression, de 2,5% est tirée par les ventes numériques des jeux, de la vidéo et de la musique, qui compensent finalement le recul permanent du marché sur les supports physiques.
 
Le livre reste le premier secteur des biens culturels, à 3,97 milliards d'euros (47,4% du total) mais poursuit son lent recul, à -1,2% en valeur, et -1% en volume (356 millions d'exemplaires, imprimés et numériques). La tendance est comparable pour l'institut I+C dont Livres Hebdo publie le bilan annuel du marché du livre dans son édition du 2 février.
Après un démarrage très inquiétant, avec des ventes en chute de plus de 10% en janvier, l'activité a repris au second semestre et les très bonnes performances de décembre ont permis de contenir le repli.
 
Les semaines précédant Noël ont été particulièrement intenses, notamment celle du 11 au 17 décembre, dont les ventes ont égalé celles de l'ensemble du mois d'avril souligne Sébastien Rouault, chef de groupe panel livres de GFK. "Cette reprise in extrémis a sauvé l'année de 525 éditeurs, qui auraient sinon vu leur chiffre d'affaires reculer" ajoute-t-il.
 
A 513,7 millions d'euros, le poids des best sellers (soit les 100 premiers titres en littérature, essais, beaux livres, etc., voir Livres Hebdo 1157 du 19 janvier 2018) progresse légèrement, à 12,9% du total, contre 12,6% en 2016. La sur-réaction des éditeurs, qui auraient retenu leurs meilleurs titres en prévision du recul redouté du premier semestre pour cause de campagne électorale, reste une question ouverte.

La BD, secteur le plus performant
 
Apparemment imperméable à la concurrence d'attention de cette campagne électorale, la BD (avec les mangas et comics) est le secteur le plus performant, avec une progression de 9% (500 millions d'euros de volume d'affaires, 43 millions d'albums), certes portée par les ventes du 37e Astérix (1,6 million d'exemplaires), mais qui reste soutenue (+5%) même sans ce best-seller.
 
Le loisir/vie pratique et bien être est aussi porteur, avec une progression de 3%. Par format, le poche progresse de 1%, alors que le grand format recule de 1%, et que le beau livre baisse de 7%, malgré une belle relance en fin d'année. Les dictionnaires, méthodes de langue, livres jeunesse, sciences humaines et techniques, sont aussi à la peine (-5 à -6%), alors que la littérature se maintient (-1%).
 
Elle est peut-être sauvée par une remontée du nombre des grands lecteurs (+200 000, à 7,8 millions de personnes lisant au moins 12 livres par an), revenant au niveau de 2014. Leur budget livres a augmenté de 20 euros, à 250 euros. Ce sont aussi les plus gros acheteurs de livres d'occasion. En revanche, la base des moyens et petits lecteurs s'effrite (-640 000).

Par circuits commerciaux, Internet continue de progresser (+12%), tout particulièrement en province, de même que les grandes surfaces culturelles (+2%), en raison de l'augmentation de leur parc (+33 unités). Les hypermarchés baissent de 6,5%, les supermarchés de 2%, et les librairies de 4,5%.
 
Le numérique progresse de 9%, à 97,5 millions d'euros (voir Livres Hebdo n°1159 de ce 2 février 2018). Le livre reste relativement à l'abri des bouleversements (par cannibalisation ou piratage) que la numérisation des contenus a imposé aux autres secteurs culturels, mais profite peu de la reprise qu'il apporte aujourd'hui. Les plus gros consommateurs de numérique, équipés de liseuses, sont aussi les plus grands lecteurs, public conquis par avance.

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