En ce qui concerne le livre, l'institut GFK annonce des ventes (en volume) en recul de 9,5% pour la semaine 46 (du 12 au 18 novembre intégrant le premier samedi de mobilisation), de 8,4% pour la semaine 47 (du 19 au 25 novembre) et de 3,2% pour la semaine 48 (du 26 novembre au 2 décembre).
Sur les mêmes périodes, l'Observatoire de la librairie, qui fédère plus de 200 établissements indépendants, fait état de baisses respectives de 3,8%, 4,6% et 2,7%. Temps forts des manifestations, le samedi 24 novembre se solde, selon cet indicateur, par un repli de 5,7% par rapport au samedi 25 novembre 2017 et le samedi 1er décembre par une chute de 8,3%.
Derrière ces moyennes, se cachent toutefois des situations très différentes liées notamment aux lieux même des mobilisations. A Paris, par exemple, les magasins près des Champs-Elysées ont été particulièrement pénalisés.
Située rue de Rivoli, non loin du cœur des manifestations, « la librairie Galignani a réalisé le samedi 24 novembre 20% du chiffre d'affaires habituellement réalisé sur cette période et a dû fermer ses portes à partir de 16 heures, observe sa directrice Danielle Cillien Sabatier. C'est catastrophique compte tenu de l'importance que représente cette période de l'année dans notre activité. » Samedi 8 décembre, le magasin sera fermé toute la journée. Une lettre a été adressée aux clients de la librairie pour leur rappeler que celle-ci sera ouverte le dimanche 9 et qu'ils peuvent préparer leurs achats sur le site Internet.
Manque à gagner
Du côté des grandes surfaces culturelles, l'impact est aussi sérieux. Chez Cultura, Jean-Luc Treutenaère, directeur des relations extérieures, évoque, pour l'ensemble des magasins et des produits, « un manque à gagner de 5 millions d'euros pour les deux premiers week-ends de mobilisation. La fréquentation a chuté de 65% le premier week-end, de 30% le deuxième... et de 15% le troisième. En revanche, en semaine, les ventes se portent correctement, et sur le site Internet elles bondissent. »
A la Fnac, Audrey Bouchard, responsable des relations presse, fait état d'un « impact réel mais encore difficile à mesurer. Les ouvertures de certains magasins le dimanche et surtout le site Internet permettent d'amortir cet impact. De plus, les situations sont très différentes selon les magasins. Alors que la Fnac Champs-Elysées était fermée le 1er décembre, celle des Ternes a fait le plein et celle de Montparnasse a eu une activité conforme aux attentes. »
Si tous les circuits de vente physiques ont été pénalisés, des librairies indépendantes aux grandes surfaces spécialisées, en passant par les hypermarchés, le e-commerce et le m-commerce n'auraient que partiellement profité de la situation et des reports d'achats. Selon Nathalie Lainé, responsable de la communication de la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance), « l'activité reste plutôt calme pour le moment. Il faut croire que le climat n'est pas propice aux dépenses. »