Après deux années de recul, le marché du livre en Fédération de Wallonie-Bruxelles renoue avec la croissance en 2024, selon les données établies par l’Association des éditeurs belges (ADEB) et la plateforme PILEn avec le concours de GfK. Le marché affiche ainsi un chiffre d’affaires total de 268,2 millions d’euros (+1,3 %).

Cette performance est portée par trois segments. Affichant déjà une belle progression l’année dernière (+8,6 % par rapport à 2023), la littérature générale continue son ascension avec une augmentation de 12,2 % en valeur. Au cœur de cette jolie vitalité : les titres en grand format, la new romance ainsi que la hausse des prix de vente.

L’édition scolaire (+4,3 %) et les ouvrages en sciences humaines techniques (+2 %) – « deux spécialités particulièrement belges » – soutiennent également cette croissance. À l’inverse, les ventes de bandes dessinées et de livres jeunesse continuent de chuter. Après un recul de 1,3 % l’année dernière, le 9^e art perd 6 % en valeur. Le segment jeunesse décroît quant à lui de 3,9 % (contre -7,1 % l’année dernière).

Si les ventes directes et les grandes surfaces alimentaires affichent des résultats en baisse, les ventes en ligne et celles réalisées dans les librairies de niveau 1 et 2 augmentent respectivement de 1,6 % et 4,1 %. « L’année a été grandement aidée par un dernier trimestre et même un dernier mois particulièrement vigoureux. C’est ici aussi un phénomène qui s’amplifie année après année : en décembre, ce sont les ultimes jours qui font la tendance », nuancent toutefois l’ADEB et PILEn.

Philippe Boxho pousse les ventes des maisons belges

Au sein ce marché contrasté et dominé par les livres venus de l’Hexagone, les maisons établies en Fédération Wallonie-Bruxelles enregistrent un chiffre d’affaires en très légère croissance (+0,6 % contre +1,5 % l’année dernière).

Cette progression est portée par « l’incroyable succès » des ouvrages du médecin légiste Philippe Boxho (Kennes/Les 3 AS) « tant en ventes belges qu’à l’export », soulignent l’ADEB et PILEn. Car, sans cet auteur, les maisons belges francophones enregistrent une baisse de 1,5 % de leur chiffre d’affaires.

L’édition numérique – composée « exclusivement de productions scolaires et juridiques et essentiellement destinées au marché néerlandophone » – poursuit sa croissance (+3,5 %).

À l’image de l’ensemble du marché, les bandes dessinées et les livres jeunesse produits par les maisons belges reculent, à cause de « ventes à l’export qui tirent les résultats vers le bas ».

Côté production éditoriale, le nombre de titres publiés augmente de 6 % mais le nombre d’exemplaires vendus, lui, baisse de 7 %.

Sur un marché poussé par les nouveautés, « il faudrait que les éditeurs pensent aussi à doper leur fonds de catalogue, ce qui ne semble pas être le cas actuellement vu le très bas niveau des retirages », préconisent l’ADEB et PILEn. Pour autant, les deux organismes estiment que « le secteur éditorial est donc en bonne santé et dispose d’atouts pour faire face aux défis à venir ».