Disparition

Le romancier Eric Holder est mort le 23 janvier a-t-on appris par le journal Sud-Ouest aujourd’hui. Il avait 58 ans.
 
 
Après avoir passé son enfance en Provence et s’être ensuite installé à Paris et en Seine-et-Marne, ce Lillois d'origine vivait depuis 2005 à Queyrac dans le Médoc. Cette région qui l’inspire tant pour ses paysages et sa nature, entre vignes et océan. Il y a tenu une bouquinerie durant trois ans et tenait, à Bordeaux, un stand de livres d’occasions chaque vendredi.

Eric Holder a écrit près de trente livres – nouvelles, romans, essais, récits, poèmes, albums illustrés - depuis Nouvelles du nord, un recueil de courtes histoires, en 1984 (Le dilettante). Avec son troisième ouvrage, Duo Forte (Grasset, 1989), il reçoit les premières reconnaissances : le Prix Fénéon, le Prix de la Vocation et le Prix Thyde Monnier.

En 1994, il reçoit le Prix Novembre pour La belle jardinière, essai paru et en 1996, le Prix Roger-Nimier pour En compagnie des femmes, tous deux parus au Dilettante.

La même année, il connaît un grand succès avec Mademoiselle Chambon (Flammarion), qui sera transposé au cinéma par Stéphane Brizé en 2009 (le film recevra d’ailleurs le César du meilleur scénario / adaptation). L’homme de chevet (Flammarion, 1995) avait également été adapté la même par année par Alain Monne. En 2012, c’est Jean Becker qui porte à l’écran un autre de ses romans, Bienvenue parmi nous (Flammarion, 1998).

Si la plupart de ses livres ont été publiés par Le Dillettante, ses deux derniers romans, La saison des bijoux (2015) et La belle n’a pas de sommeil (2018, qui sera disponible en poche chez Points fin février) ont été édités au Seuil, qui avait sorti son premier roman en 1985, Manfred ou l’hésitation.



Sa prose délicate et impressionniste, aimant contempler les gens et le temps qui passe, a composé des romans aussi brefs que ciselés. Aquarelliste, il écrivait comme on peignait.

L’envie d’écrire est venue en lisant Sur la route de Jack Kerouac.  L'écrivain n'a, depuis, jamais perdu cette fièvre du livre, que ce soit la lecture ou l’écriture, le la quête d’ouvrages rares ou la vente de bouquins qu’il aime. Il avait besoin aussi de sa solitude, de cet isolement à l’écart du milieu littéraire. Préférant les matins de la campagne girondine à la frénésie germanopratine. Il écrivait moins ses dernières années.

« Un stylo, une feuille, quelques soirées de rêverie donnent soudain de l’ouvrage à une centaine de personnes. C’est drôlement fertile et passablement gratifiant »  confiait-il dans un entretien à La Croix il y a quelques années.

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