Catégories : la jeunesse et la BD ont le vent en poupe
Les ventes du livre jeunesse, avec 24,4% des ventes annuelles de livres (47,5M de dollars canadiens), dominent le marché québécois. Treize titres sont classés dans le Top 100 des ventes. Les albums illustrés et la littérature jeunesse représentant les deux tiers des exemplaires vendus.
La bande dessinée maintient également sa croissance, avec une part de marché en hausse de 5% (12,9M de dollars canadiens, 6,6%). La série L’agent Jean ! de Alex A. (Presses Aventures), auteur qui squatte 18 des 30 meilleures ventes de BD !
A l’inverse, même si on retrouve 28 titres de fiction adulte dans le Top 100, la littérature accuse un recul de 5% des ventes et totalisent 41,5M de dollars canadiens en ventes (21,3% de parts de marché). Le segment vie pratique (22,9M de dollars canadiens) et le scolaire (10,9M de dollars canadiens) complètent le Top 5 des secteurs éditoriaux.
Meilleures ventes : Musso, leader en fiction
L’éditeur Homme domine les ventes avec deux titres : Famille futée, un livre de cuisine, et Le Guide l’auto. L’éditeur place 7 titres dans les 20 meilleures ventes de l’année. En troisième position, Calmann-Lévy place la fiction la plus vendue, La jeune fille et la nuit, de Guillaume Musso. Si la cuisine attire beaucoup de lecteurs québécois (notamment les livres préconisant la cuisine sans sucre ou plus généralement une alimentation saine), les romanciers européens séduisent toujours : Marc Levy (Une fille comme elle, 9e), Joël Dicker (La disparition de Stéphanie Mailer, 19e), Guillaume Musso (Un appartement à Paris, 22e) sont parmi les romans les plus vendus. Le duo Anne Boyer-Dominique Drouin s’avère une valeur sûre avec trois titres dans les 25 meilleures ventes (tous édités chez Homme). Comme un peu partout dans le monde, Devenir de Michelle Obama a été l’essai le plus vendu (10e).
La fiction, souvent importée
Si la production locale domine des segments entiers (cuisine, sport, santé, scolaire…), quelques secteurs éditoriaux restent très dépendants de l’étranger : 82% des ventes de polars et thrillers, 70% en BD et en littérature sentimentale, 67% en religion et spiritualité, 66% en essais, 63% en littérature érotique, 60% en Beaux-arts, et 58% en littérature comme en albums illustrés jeunesse. En littérature, la moitié des trente meilleures ventes provient de livres édités par des maisons françaises.
On remarque aussi que certains secteurs sont davantage dépendants des nouveautés que de leurs fonds (Biographie, Beaux-arts, Littérature, Vie pratique) alors que d’autres font les trois-quarts de leurs ventes avec leurs fonds (Economie et droit, Education, Informatique, Langues et médias, Scolaire, Parascolaire, Sciences et médecine, Techniques, Sport). La BD et la jeunesse réalisent seulement 40% de leurs ventes avec des nouveautés.
La librairie en forme, les éditeurs canadiens aussi
Avec un panel de 85 points de vente, le rapport Gaspard estime que les ventes en librairie ont progressé de 5,4% en volume et de 5,3 en ventes par rapport à 2017. Les éditeurs canadiens y auraient écoulé 2 469 077 exemplaires (+8,7%) pour un C.A. cumulé de 44,1M de dollars canadiens (+8,6%). Les éditeurs étrangers ont vendu moins de volumes (2 147 928 exemplaires, +1%) mais restent légèrement plus profitables (44,5M de dollars, +1,3%). Rappelons que le Québec est peuplé de 8,3 millions d’habitants.
Plus spécifiquement, l’édition québécoise affiche une hausse de 8,7% en valeur, après une belle progression de 6% en 2017. Le livre jeunesse, la bande dessinée, le scolaire, les biographies publiées localement sont les secteurs les plus dynamiques.
Enfin, le bilan publie cette année un état des lieux du marché du livre anglais au Québec, qui représente au total 45 millions de dollars canadiens pour 2,18 millions de livres vendus (à comparer avec les 54 millions de livres anglophones vendus au Canada) dans un territoire qui ne compte que 650000 anglophones.