Portrait-robot du mécène du 9e art
Alors qu’il vient de fêter ses quatre années d’existence, le site belge Sandawe a mené une enquête auprès de 1153 contributeurs afin de dresser un portrait-robot des amateurs qui mettent la main à la poche pour financer des projets de bande dessinée.
Le contributeur serait majoritairement de sexe masculin (84% des personnes interrogées), dans la tranche des 35-49 ans (47,4%) et donc en possession d’un pouvoir d'achat plus important que les plus jeunes et les retraités. Motivés par la volonté de faire émerger un projet ou de soutenir un auteur plutôt que par les contreparties, ils sont de grands amateurs du 9e art. En effet, près d'un tiers des personnes interrogées (29%) possèdent plus de 1000 albums de bande dessinée, 18% entre 500 et 1000, 30% entre 100 et 500.
Sandawe est adossé à une maison d'édition. Cette association permet aux initiateurs de projets liés à la bande dessinée de faire non seulement financer leurs œuvres, mais en plus de les faire réaliser et commercialiser par celle-ci.
Montée en puissance
Sandawe revendique 18 albums publiés (bientôt 21) et plus de 800 000 euros récoltés depuis sa création. Du côté des généralistes, Ulule est sans conteste le leader de la bande dessinée avec 114 projets à son actif et une dizaine en cours de financement. "C’est un domaine qui monte en puissance et en volume depuis un an", explique Mathieu Maire du Poset, directeur du pôle projet.
À l’occasion du 41e Festival d’Angoulême, les organisateurs de l’événement se sont associés à la plateforme KissKissBankBank afin de soutenir les projets des maisons d’édition, d’associations et d’auteurs souhaitant initier une création originale autour de la bande dessinée et ce, quelque soit sa nature : éditoriale, événementielle, virtuelle. Le site de crowdfunding a déjà permis à 15 albums de voir le jour. Du côté de My Major Company, où 13 projets de BD ont été financés, on mise sur l’accompagnement et les partenariats avec des éditeurs tels que Dargaud et Le Lombard.
Si le phénomène en est encore à ses balbutiements, il reste une voie en plein essor pour les créations originales ou alternatives qui ne verraient pas le jour sans les contributions financières de particuliers.