Le Hongrois László Krasznahorkai remporte le 6e Man Booker International Prize, décerné tous les deux ans en Grande-Bretagne à un auteur étranger pour l’ensemble de son œuvre. L’annonce a été faite le 19 mai lors d’une cérémonie au Victoria and Albert Museum, à Londres. Le lauréat, qui recevra 60 000 livres sterling (84 000 euros), succède à Ismaël Kadaré (lauréat 2005), Chinua Achebe (2007), Alice Munro (2009), Philip Roth (2011) et Lydia Davis (2013).
Né en 1954, László Krasznahorkai est l’auteur d’une dizaine de romans, nouvelles et essais, pour lesquels il a reçu de nombreuses récompenses littéraires, dont le German Bestenliste Prize pour La mélancolie de la résistance et le prix Kossuth en 2004, la plus haute distinction littéraire en Hongrie, pour l’ensemble de ses écrits. La reconnaissance est venue en 1985 avec la parution du Tango de Satan, qu’il a lui-même adapté pour le cinéma avec le réalisateur hongrois Bela Tarr. Ce dernier a ensuite adapté son roman La mélancolie de la résistance. László Krasznahorkai a aussi écrit des scénarios originaux, comme Le cheval de Turin.
En France, Gallimard a publié en 2000 Le tango de Satan et, en 2006, La mélancolie de la résistance. Cambourakis a poursuivi la publication de son œuvre avec, en 2010, Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l’ouest par les chemins, à l’est par un cours d’eau ; La venue d’Isaï et Guerre & guerre. Ces deux derniers ont paru en 2013, traduits par Joëlle Dufeuilly, qui a reçu le grand prix SGDL de la traduction en 2014. Elle travaille actuellement à la traduction du dernier livre de László Krasznahorkai, Seiobo there below, que Cambourakis publiera à la rentrée littéraire 2016.
Parallèlement les éditions Vagabonde ont édité Thésée universel en 2011 et Sous le coup de grâce, un recueil de nouvelles, en avril 2015.
“László Krasznahorkai est un écrivain visionnaire d’une extraordinaire intensité et dont la tessiture capte le moment présent dans des scènes terrifiantes, étranges, épouvantablement comiques, et souvent d’une beauté bouleversante”, a commenté la présidente du jury du Man Booker International Prize, l’auteure Marina Warner.