"Faux car certaines maisons d'édition agissent dans le respect de leurs auteurs sans que cela ne nuise à leur croissance. Inacceptable car la grande majorité des autres maisons d’édition tirent largement profit de la précarité de leurs auteurs, alors même que ces derniers sont à l’origine de l’ensemble de leurs publications" poursuit le texte, qui rappelle les données de la dernière étude de la Scam : un quart des auteurs sans à-valoir, lequel est inférieur à 3000 euros pour 30% d’entre eux, 41% des auteurs affiliés sont en dessous du Smic, 60% doivent réclamer leur reddition de compte à leur éditeur, etc.
"La crise sociale et économique que traversent les auteurs et autrices est directement imputable à la politique de maisons d’édition désireuses de maintenir une situation d’exploitation des créateurs plutôt qu’un réel partenariat liant auteurs et éditeurs", affirme la Ligue des auteurs professionnels, ajoutant que le SNE a bien su se mobiliser "pour la réglementation du secteur, quand il s’est agi du "droit d’auteur" au niveau européen dont les exploitants des œuvres sont les premiers bénéficiaires, ou encore du prix unique du livre qui a été de fait une mesure de régulation vous offrant un puissant pouvoir dans la chaîne du livre".
Rapport Racine égaré
Déplorant une "rupture du dialogue social", le communiqué estime qu’il "est d’autant plus urgent que les pouvoirs publics légifèrent pour protéger davantage les créateurs et créatrices et leur donner enfin un cadre de travail digne". Il appelle aussi à une publication rapide du rapport Racine, qui doit fournir une analyse de la situation des auteurs, et des propositions pour l’améliorer. "Si vous vous opposez par avance et avec une telle force à ses propositions aux législateurs, c’est que ce rapport pourrait bien contenir enfin les mesures de régulation que nous attendons. Et s'il advenait que le rapport Racine soit amputé de mesures régulatrices, nous saurions que des pressions auront été exercées".
Jugeant que les créateurs traversent une "crise sociale, économique et administrative sans précédent", la Ligue déclare que "le temps d’un dialogue social encadré par l’État et d’une politique volontariste en faveur des auteurs et autrices est venu".