Québec

La Bibliothèque Saint-Sulpice de Montréal va s'offrir une seconde jeunesse

La Bibliothèque Saint-Sulpice à Montréal en 2008. - Photo Jean Gagnon

La Bibliothèque Saint-Sulpice de Montréal va s'offrir une seconde jeunesse

Le bâtiment vieux d'un siècle de la Bibliothèque Saint-Sulpice à Montréal, à l'abandon depuis 11 ans, va connaître une seconde vie en 2017. Le gouvernement du Québec et la ville de Montréal se sont entendus  pour transformer le vénérable édifice en un lieu culturel destiné aux jeunes.

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Par Vincy Thomas
Créé le 03.02.2016 à 18h31

Dans un communiqué daté du 2 février, l'Union des écrivaines et des écrivains du Québec (UNEQ) se félicite de l'annonce de la transformation de la Bibliothèque Saint-Sulpice de Montréal en un lieu réservé à la jeunesse et aux innovations, suite à la publication du rapport de Michelle Courchesne et Claude Corbo (voir document en téléchargement). "L’UNEQ félicite le ministère de la Culture et la Ville de Montréal d’avoir trouvé un terrain d’entente pour redonner à l’édifice patrimonial de la Bibliothèque Saint-Sulpice une vocation culturelle tournée vers l’avenir. Le fait que Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) en ait la responsabilité témoigne du sérieux de ce projet qui offrira aux jeunes un espace de lecture doté d’équipements numériques de pointe" explique le communiqué.

11 millions d'euros

Cela fait onze ans qu'une solution est recherchée pour réhabiliter ce qui fut la plus grande bibliothèque francophone de la métropole. Le 31 janvier, le gouvernement du Québec s'est engagé, finalement, à investir 17 millions de dollars canadiens (11 millions d'euros) pour transformer le site en un espace éducatif pour les jeunes et un laboratoire d'incubation (FabLab), comprenant une bibliothèque spécialisée pour les adolescents. Les jeunes "bénéficieront d’un espace bibliothéconomique adapté à leurs besoins", répondant ainsi à un vide flagrant dans la métropole, indique le ministère de la Culture.

Innovation et expérimentation

Un centre développement numérique permettra également aux jeunes usagers de créer des prototypes et des programmes, avec les équipements nécessaires pour produire des vidéos, des infographies, de la robotique ou de la modélisation. L'objectif est de viser les jeunes en décrochage scolaire et de mieux intégrer les nouveaux migrants. "La socialisation, l’apprentissage et l’expérimentation seront au cœur de cet espace collaboratif où les jeunes seront à même de réaliser des projets de création numérique axés sur leurs intérêts. Les collections offertes ainsi qu’une ambitieuse programmation animée par des acteurs des milieux artistique, culturel et technologique, formeront un espace à la fois ludique et pédagogique" précise le ministère.

Un siècle d'existence, un an pour la renaissance

Le nouvel espace devrait ouvrir en 2017. Les coûts d'exploitation seront partagés entre la Ville et le ministère de la Culture. La BAnQ aura en charge la gestion du lieu.

Ce bâtiment de style Beaux-Arts, inauguré en 1915 et situé rue Saint-Denis, à deux pas de la BAnQ (Bibliothèque et Archives nationales du Québec) était à l'abandon depuis 2004. Toutes ses collections avaient migré dans la Grande bibliothèque. En 2005, l'édifice a été vendu à la UQàM (Université du Québec à Montréal) qui décide de le revendre deux ans plus tard. Classé au patrimoine de la Belle Province depuis 1988, le gouvernement est contraint de le racheter et tous les projets imaginés depuis 2008, notamment en voulant le dédier aux musiques contemporaines puis au spectacle vivant, ont échoué. Le gouvernement tente de revendre l'immeuble l'an dernier. Mais devant l'opposition des citoyens, la ministre de la Culture Hélène David annule l'opération et lance un comité mixte avec la Ville de Montréal pour analyser les opportunités et perspectives permettant de faire revivre la Bibliothèque. 

Cependant, quelques critiques commencent déjà à se faire entendre: "éléphant blanc", "projet confus" ou "mal ficelé", "délais impossibles à tenir". Il faut dire que ce vénérable édifice n'a pas été protégé des actes de vandalisme et a été laissé en l'état depuis des années.

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