Livres Hebdo : Après deux ans de festival tourmenté, qu’attendez-vous de cette 32ème édition d’Étonnants Voyageurs ?
Jean-Michel Le Boulanger : Comme tous les festivals qui peuvent renaître après le Covid, nous espérons retrouver ce magnifique élan de générosité, de relation, de rencontres et d’échange qui font le cœur de notre manifestation. Ces deux années ont aussi fait évoluer les pratiques culturelles, j’espère donc que les gens vont faire l’effort de se déplacer.
A cause de certaines contraintes sanitaires, le festival était en numérique l’année dernière. Continuerez-vous cette pratique ?
A ce jour, il n’y aura pas de contraintes liées au Covid nous avons donc fait le choix d’un programme à 100% en présentiel. Par ailleurs, il y aura beaucoup d’entretiens et de tables rondes qui seront enregistrées et je pense que nous aurons progressivement recours au podcast ou à la rediffusion.
Cette édition est également marquée par l’absence de Michel Le Bris décédé le 30 janvier 2021…
Quand j’ai pris la responsabilité du poste de Michel Le Bris à la présidence de l’association, je savais que je ne pourrais pas lui succéder, du moins pas tout seul. Je craignais qu’avec son départ, le festival perde ses soutiens mais l‘attachement à Étonnants Voyageurs est tel que les gens non seulement restent mais ont envie de travailler davantage. C’est dans cet esprit que je souhaite avancer dans les années à venir, travailler de façon collective dans un esprit d’horizontalité.
Quel avenir voyez-vous pour le festival ?
Étonnants Voyageurs à ce jour est un festival qui est organisé tous les ans pendant le week end de la Pentecôte dans la ville de Saint-Malo. A partir de l’an prochain, on s’autorisera à créer ce que j’appelle des lucioles : des événements liés au festival, dans la ville, en Bretagne ou même ailleurs, n’importe quand dans l’année. Il y aura des rencontres thématiques et des résidences croisées entre des écrivain et des artistes.
Pourquoi cette évolution ?
Un festival qui ne se renouvèle pas prend le risque de l’entre-soi. Pour le faire vivre, il est donc nécessaire d’ouvrir les portes régulièrement et de s’engager vers des ailleurs, vers des rails pas encore défrichés. Pour nous c’est vital sinon on prend le risque de la reconduction du même.
Quel voyage souhaitez-vous que le public prenne durant ce long week end ?
La rencontre. Je suis persuadé que l’avenir du monde réside non pas dans les portes quand certains veulent nous le faire croire mais dans les ponts, non dans les fermetures mais dans les passerelles. L’échange et la rencontre est, comme le disait Camus, ce qui nous fait devenir plus grand que nous même. C’est ce que je souhaite transmettre à mon niveau dans Étonnants Voyageurs.
