Chaussé d'une paire de Berluti trempée, Raul Urbieta Astiazaran retrouve sous la pluie un village où il a bien des souvenirs. Le premier narrateur du Ravissement de l'été veut amarrer le passé au présent "peu importe comment. Le presser dans le présent". Et faire céder sa mère quitte à employer la force, à la faire chanter. Une mère richissime, Isabel, à qui il a demandé de l'argent, alors qu'il a des dettes et risque d'être confronté à des gens peu recommandables. Une mère qui l'a congédié de son bureau, "méprisé, humilié, une fois de plus".
Raul fait l'acquisition d'un carnet recouvert de cuir marron et d'un stylo-plume jetable. Dans un bar, après avoir commandé des crevettes et du vin blanc, il repense à son père, installé aux Etats-Unis. A sa soeur Inès qui ne lui sert à rien parce qu'elle ne peut pas l'encadrer. Aux étés où il jouait dans les vignes avec Fermin Lizarazu. Un adolescent si différent de lui physiquement, socialement et mentalement. Celui-ci portait des bottes magnifiques et le trouvait creux. Il savait reconnaître les oiseaux sans même les voir, venait goûter dans leur cuisine comme s'il faisait partie de la famille.
Le roublard Raul décide de s'introduire dans l'appartement que possède sa mère à Saint-Jean-de-Luz. Il y découvre une chaîne hi-fi Bang & Olufsen, des tableaux de Barcelo, des livres de Marguerite Duras. Et un cahier à dessins qui ne va pas manquer de l'intriguer... Romancière, journaliste, traductrice basque et espagnole, Luisa Etxenike donne ensuite la parole à un Fermin adulte. Il a toujours rêvé de faire du vin, s'occupe désormais d'un chai et de terres. Jamais il n'a oublié Mme Urbieta qui lui prenait la main d'un geste ferme et le guidait. Mme Urbieta, dont il n'a pas eu de nouvelles depuis quinze ans, qui sera la troisième et dernière narratrice de ce roman superbe et brûlant qui s'annonce comme la plus belle surprise du printemps.