Illusions perdues. C'est un bien curieux livre, que ce deuxième roman de Florent Marchet. On peut y voir une chronique légère de notre époque, des années 1980 presque jusqu'à nos jours, à travers des saynètes de la vie quotidienne, des atmosphères que le chanteur écrivain se plaît à dépeindre. Le titre de son premier roman, Le monde du vivant (Stock, 2020), caractérise assez bien sa démarche, tout son intérêt littéraire : traiter de l'humain en général, à travers certains spécimens en particulier.
Ici, il est question de Nadia Viper, précurseur de la mode du stand-up qui, en 1983, ose son premier one woman show dans un bistrot de la rue de Lappe. Libé est là et s'enthousiasme. Elle enregistre une cassette, et un début de carrière s'esquisse. Mais le décollage attendu tarde à venir, et, treize ans plus tard, elle en est encore à donner un petit spectacle à la MJC de Vierzon. C'est là que Bastien, 13 ans à l'époque, fan absolu de ses sketches, la rencontre : dans le cadre d'une tournée minable, elle habite chez lui, invitée par sa mère, directrice du comité des fêtes local. Ces deux-là ne se quitteront plus, d'une certaine façon. Mais si Bastien, fasciné par le monde du spectacle, comprend vite que sa place n'est pas sur scène mais dans la production, et réussit parfaitement sa vie, le parcours de Nadia, lui, tient plutôt du calvaire : drogue, alcools, échecs, misère, RSA, mort... On ne s'attendrit pas, car l'héroïne n'est pas vraiment sympathique. Quant au garçon, il manque nettement de consistance. Deux antihéros, avec leurs illusions perdues.
L'admiration
Stock
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 20,90 € ; 272 p.
ISBN: 9782234092891