Regrettant que la culture ait été totalement passée sous silence lors de ces nouvelles annonces, et ce malgré "l’élan exceptionnel qui se manifeste depuis le déconfinement en faveur des librairies", le syndicat s’inquiète de perspectives plus qu’incertaines. "Une réouverture pour le mois de décembre n’est pas garantie et serait conditionnée par l’application de conditions sanitaires plus strictes que dans les commerces actuellement ouverts. Sur le même trottoir, les consommateurs devraient appliquer un protocole sanitaire différent selon les commerces qu’ils fréquenteraient…"
Des mesures insuffisantes
Une situation d’autant plus injuste que les libraires se sont lancés "à corps perdu" et souvent à leur "corps défendant dans le click & collect", faisant ainsi preuve de leur "capacité d’adaptation" et de leur "joie de faire vivre le livre auprès des lecteurs."
Devant les charges et l’absence de rentabilité de ces dispositifs, "qui mobilise l’ensemble des équipes", et des effets de cette deuxième crise potentiellement plus dévastatrice, le SLF demande au gouvernement d’être à nouveau au rendez-vous." Le fonds de solidarité, l’exonération de charges sociales et la prise en charge de nos frais de port sont des mesures importantes. Mais, pour la majorité des librairies, elles ne suffiront pas dans cette période cruciale sur le plan économique."
Parmi les acteurs les plus touchés
Et si la numérisation des activités des commerces permet d’assurer un "complément de chiffre d’affaires nécessaire", elle ne peut pas devenir le "seul horizon" des librairies. "Aider les commerces à être plus présents sur internet, c’est bien, les aider à vivre au cœur des villes, auprès des gens, c’est encore mieux", insiste le SLF.
"Nous sommes dans une crise sanitaire, économique, sociale et culturelle. Nous attendons des actes forts qui prennent en compte, à très court terme comme à long terme, toutes ces dimensions", ajoute le syndicat, pour qui les librairies, et l’ensemble des autres commerces de proximité, "comptent parmi les acteurs le plus touchés par ces crises successives alors qu’ils sont les plus fragiles économiquement et qu’ils contribuent bien plus que d’autres à donner corps et âme au vivre ensemble sur l’ensemble [des] territoires."