Après l’Américain Richard Corben en 2018 et la mangaka Rumiko Takahashi l’an passé, le Français
Emmanuel Guibert est élu Grand Prix du 47
e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, au terme d’un vote qui a réuni 1852 auteurs et autrices de bande dessinée. "
Emmanuel Guibert, par son geste virtuose et sa technique, sublime l’intime et le quotidien, magnifie l’anodin et le temps qui passe, et surtout, place inconditionnellement l’humain au cœur de ses récits" explique le Festival. "
Le Grand Prix couronne un auteur complet, dessinateur innovant et narrateur hors pair, dont l’œuvre pour adultes comme pour enfants est empreinte de la plus grande humanité" ajoutent les organisateurs.
Né en 1964 à Paris,
Emmanuel Guibert fait ses débuts avec
Brune (Albin Michel, 1992), une fresque sur la montée du nazisme qui lui a pris sept ans de travail.
Fréquentant les auteurs de la toute jeune maison d’édition L’Association, il commence à publier des récits dans la revue
Lapin, et intègre l’atelier des Vosges aux côtés notamment d’Emile Bravo, Christophe Blain et Joann Sfar. Sur un scénario de ce dernier, il dessine
La fille du professeur, Alph’art coup de cœur et Prix René Goscinny au Festival d’Angoulême en 1998.
Le style de sa première bande dessinée, extrêmement réaliste, jure avec le reste de son œuvre au trait plus léger, comme dans
La guerre d’Alan, une série inspirée des souvenirs de son ami Alan Ingram Cope publiée entre 2000 et 2008 chez l’Association et saluée par la critique.
Il renouvelle ensuite l’expérience de la fiction biographique avec
Le photographe (Dupuis, 2003-2006). Toujours fidèle à son travail de passeur de mémoire,
Le Photographe (trois volumes de 2003 à 2006), s'inspire des souvenirs et des photos rapportés de voyages en Afghanistan avec Médecins sans Frontières par le photojournaliste Didier Lefèvre. Photos et dessins se complètent et se confondent, pour mieux fixer le temps et les souvenirs.
Le Photographe sera récompensé à travers le monde avec le prix Essentiel d’Angoulême en 2007, le prix Franceinfo de la BD d'actualité et de reportage, et surtout le Eisner Award de la meilleure édition américaine d'une œuvre internationale et le Prix Micheluzzi de la meilleure série étrangère en 2010.
Il collabore régulièrement avec Joann Sfar (
Les olives noires et
La fille du professeur, chez Dupuis). En 2013, il reçoit le Grand prix de la critique ACBD pour
L'enfance d'Alan. En 2017, il a remporté le prix René-Goscinny pour l'ensemble de son œuvre.
En janvier 2018, Jarjille éditions avait publié
Entretien avec Emmanuel Guibert, par Bettina Egger,
bande dessinée présentant une interview du scénariste et dessinateur dans laquelle il retrace sa carrière.
Bibliographie Emmanuel Guibert
- Brune, Albin Michel, 1992
- La Fille du professeur, avec Joann Sfar, Dupuis/Aire Libre, 1997
- Light 2000, dans Comix 2000, l'Association, 2000
- Participation à Lapins, L'Association, 2000
- Va et Vient, L'Association, 2005
- Sardine de l'espace, avec Joann Sfar, Bayard Presse puis avec Joann Sfar et Mathieu Sapin chez Dargaud, 2000-2014
- La Guerre d'Alan, L'Association, 2000-2008
- Le Capitaine écarlate, Dupuis/Aire Libre, 2000
- Les Olives noires, avec Joann Sfar, Dupuis, 2001-2003
- Ariol, avec Marc Boutavant, Bayard Presse 2002-2006
- Le Photographe, d'après le récit de Didier Lefèvre, Dupuis/Aire Libre, 2003-2007
- La Campagne et la mer, Futuropolis, 2007
- Le Pavé de Paris, Futuropolis, 2007
- Japonais, Futuropolis, 2008
- Des nouvelles d'Alain, avec Alain Keler et Frédéric Lemercier, revue XXI, numéro 8, automne 2009
- Rupestres ! avec Etienne Davodeau, Marc-Antoine Mathieu, Trou'bs, David Prudhomme et Pascal Rabaté, Futuropolis, 2011
- L'Enfance d'Alan, L'Association, 2012
- Italia, Dupuis/Air Libre, 2015
- Martha et Alan, L'Association, 2016
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