Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Anne Hidalgo ont déjà promis, dans leurs programmes, l’adoption d’une loi anti-concentration dans les médias. De son côté, Yannick Jadot veut agir "contre les phénomènes de concentration économique à l’œuvre" dans la culture. Alors qu’une commission d’enquête consacrée à la concentration dans les médias multiplie les auditions au Sénat — recevant le 16 février Antoine Gallimard (président de Madrigall), Guillaume Husson (délégué général du Syndicat de la librairie française) et Christophe Hardy (président de la Société des gens de lettres) puis Arnaud Lagardère le lendemain —, trois candidats ont ouvertement manifesté leur soutien au collectif "Stop Bolloré" sur Twitter.
"Dans les médias, dans l’édition, ce groupe occupe le débat public et valorise des discours de haine, de violence et d’exclusion. J’apporte mon entier soutien au collectif qui se bat pour une information plurielle et libre. #stopbolloré", a réagi Christiane Taubira le 16 février. De son côté, Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) s’est contenté de relayer un tweet du collectif "Stop Bolloré".
"Le gouvernement d'Union populaire bloquera la vente de la maison d’édition #Hachette. S'il le faut, nous nationaliserons temporairement pour empêcher cette concentration étouffante de l'édition. Nous ne l'acceptons pas plus que dans les médias", a promis Jean-Luc Mélenchon dans un tweet du 17 février. Le même jour, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) a relayé un article de L’Obs tout en commentant : "#Bolloré 200 ans de dynastie... Encore un self made man dans toute sa splendeur... Avec ce petit plus bien puant d'être #xénophobe quand une grande partie de sa richesse est faite sur le pillage de l'#Afrique. Et au fait, #Zemmour est de la partie ?".
Face caméra ou sur le terrain
Invité jeudi 17 février sur le plateau du programme "Elysée 2022" diffusé sur France 2, Yannick Jadot a été interrogé sur son rapport à la culture par Claire Chazal. Son lien à la culture "passait essentiellement par les livres" lorsqu’il était enfant. Le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts assure désormais qu’il a "incontestablement besoin de lire", citant au passage Les racines du ciel de Romain Gary (Gallimard, 1956). Ce livre "m’a beaucoup marqué", souligne-t-il.
"Nous sommes sur des imaginaires très durs, de repli, de division, d’enfermement et la culture est à l’avant-garde de notre imaginaire collectif. C’est pour ça que la culture est essentielle", estime Yannick Jadot. "La reconstruction de notre économie, l’investissement dans la création culturelle et la nature peuvent être intimement liés et créer un cercle vertueux d’épanouissement et d’apaisement de la société", affirme-t-il par ailleurs.
Le candidat promet ainsi de verser "un milliard de plus" dans le budget actuel de la culture. Il annonce aussi son intention de "sacraliser 25 % du budget du ministère de la Culture à la création", prenant appui sur le Federal One, un ensemble de projets culturels mis en place dans les années 1930 aux Etats-Unis par le gouvernement Roosevelt pour soutenir la création et les écrivains après le krach de 1929.
De son côté, la candidate du Rassemblement national s’est déplacée à Villers-Cotterêts (Picardie) le 15 février. Si, à l’heure actuelle, son programme ne mentionne pas la culture, Marine Le Pen a affirmé lors d’une conférence de presse qu’elle souhaite renforcer "l’enseignement du français, la maîtrise de la langue, la connaissance des grands textes et des grands auteurs". Elle s’est également exprimée sur la Cité internationale de la langue française, qui devrait être inaugurée vers novembre de cette année. L’établissement "permettra de mettre en valeur notre langue qui participe de notre patrimoine culturel immatériel auquel nous tenons tous", a déclaré la candidate.