Dans l'après-midi, quelques dizaines de personnes, dont des journalistes, écrivains et représentantes d'associations de défense des droits de la femme, se sont rassemblées devant la prison pour femmes de Bakirköy, à Istanbul, où est détenue Asli Erdogan.
L'écrivaine y a été déférée pour "propagande en faveur d’une organisation terroriste", "appartenance à une organisation terroriste" et "incitation au désordre".
"Elle a besoin du soutien des écrivains internationaux et d'une mobilisation de la société civile", a déclaré à l'AFP Erol Önderoglu, représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie. "Il faut continuer à faire pression", a-t-il ajouté, dénonçant un "climat d'arbitraire" créé par l'état d'urgence en Turquie. Contacté par l'AFP, le porte-parole de la présidence n'a pas souhaité s'exprimer sur le dossier.
30 000 signatures pour réclamer sa libération immédiate
Physicienne de formation et lauréate de nombreux prix, Asli Erdogan a vu ses romans traduits dans plusieurs langues. Le dernier paru, Le bâtiment de pierre (Actes Sud, 2013), dénonce la torture et les conditions de détention en Turquie.
La date de son procès n'est pas encore connue, l'inculpation n'ayant pas encore été formulée officiellement, selon son avocat.
Son arrestation a provoqué une vague d'indignation en Turquie et dans le monde, relayée par de nombreux artistes, intellectuels et écrivains. Une pétition internationale réclamant sa libération immédiate a recueilli plus de 30 000 signatures et les appels se sont multipliés sur les réseaux sociaux.