A première vue, une certaine stabilité caractérise l’activité des cent premiers éditeurs de langue allemande en 2013, dominés depuis plusieurs années par l’éditeur scientifique et technique Springer Science+Business Media. Ensemble, ils réalisent un chiffre d’affaires de 5,82 milliards d’euros, soit 1 % de moins qu’en 2012.
Mais en regardant de plus près le 25e classement annuel établi par notre confrère Buchreport, on note de fortes disparités. Dans ce classement des 100 premiers acteurs du marché, qui comporte un peu plus de la moitié d’éditeurs de littérature générale, 44 enregistrent des variations de chiffres d’affaires de 5 %, en plus ou en moins. Plus d’un quart enregistre des variations à deux chiffres : 16 à la baisse, 10 à la hausse. Les raisons sont d’ordres divers. Plusieurs éditeurs ont choisi de se recentrer sur leur cœur de métier, éliminant des activités qu’ils avaient développées ces dernières années. C’est, entre autres, le cas des éditeurs scolaires Cornelsen (- 21 %, à 330 millions d’euros) ou de Langenscheidt (- 36 %, à 30 millions d’euros). D’autres éditeurs bénéficient de l’intégration d’activités de leurs groupes respectifs. C’est le cas de S. Fischer (+ 20,1 % à 86,7 millions d’euros), filiale du groupe Holtzbrinck, qui, depuis 2013, intègre le programme jeunesse des éditions Sauerländer, Meyers et Duden. De son côté, Thienemann (qui réalise + 15,5 %, à 13,4 millions d’euros), filiale du groupe Bonnier Media Deutschland, intègre dorénavant le chiffre d’affaires des éditions jeunesse Esslinger.
Les éditeurs de littérature générale restent tributaires des succès rapides de leur production, ce qui provoque souvent une courbe de chiffres d’affaires en dents de scie. C’est le cas d’Ullstein qui, après plusieurs années de belle progression, rétrograde du 27e au 35e rang, avec un CA en baisse de 21,8 % à 43 millions d’euros.
Annie Favier