Douze ans après Bleeding Edge (Fonds perdus, traduit par Nicolas Richard, Seuil, 2014), Thomas Pynchon fera son grand retour en librairie à l’automne 2026. Intitulé Shadow Ticket, son prochain roman paraîtra en français chez Christian Bourgois, toujours dans une traduction de Nicolas Richard. La parution a été annoncée en avril dernier par Penguin Random House, la maison d’édition de l’auteur qui le publiera en langue anglaise dès cet automne.
« En tant qu'éditeur mais aussi en tant que grand lecteur de Pynchon, c'est un honneur de pouvoir l’ajouter à notre catalogue déjà riche en littérature américaine », s’enthousiasme Jean Mattern, directeur éditorial des éditions Bourgois, joint par Livres Hebdo.
En France, les éditions J’ai Lu, également filiale du groupe Madrigall, publieront quant à elles la version poche du roman.
Shadow Ticket
En 1932, au cœur de la Grande Dépression à Milwaukee, Hicks McTaggart, ancien briseur de grève devenu détective privé, est chargé de retrouver l’héritière d’une fortune fromagère qui a pris l’habitude de vagabonder. Sa mission le conduit en Hongrie, où il se retrouve plongé dans un univers étranger peuplé de contre-espions britanniques, de musiciens de swing, d’adeptes du paranormal et de motards hors-la-loi. Entre dangers et intrigues, seule sa maîtrise du Lindy Hop et du Big Band lui offre une lueur d’espoir pour survivre et peut-être retrouver un monde qu’il ne reconnaît plus.
Après Vice caché (traduit par Nicolas Richard, Seuil, 2010) et Fonds perdus (traduit par Nicolas Richard, Seuil, 2014), Thomas Pynchon inscrit Shadow Ticket dans le genre du roman noir, tout en y injectant l’ironie, la subversion et l’érudition qui caractérisent le style de l’auteur américain âgé aujourd’hui de 87 ans.
Auteur mythique et anonyme
Né en 1937 à Glen Cove (New York), Thomas Ruggles Pynchon Jr. est l’un des derniers mythes vivants de la littérature américaine contemporaine. Volontiers comparé à Don DeLillo, Philip Roth ou Cormac McCarthy par des critiques comme Harold Bloom, il signe avec Shadow Ticket son neuvième roman.
« Thomas Pynchon est le dernier mythe vivant de la littérature américaine. Son œuvre est tellement puissante et mystérieuse qu’elle occupe spécialistes et lecteurs depuis longtemps pour décoder une littérature des plus énigmatiques », ajoute Jean Mattern.
Reclus depuis les années 1950, refusant toute apparition publique, Thomas Pynchon alimente les spéculations sur sa personne, ce qui lui a valu le surnom d’« écrivain anonyme ». En 2015, le romancier américain a tout de même accepté de passer au numérique « pour toucher un plus large public », avait alors déclaré Ann Godoff, présidente de Penguin Press, au New York Times.
Une réception française en demi-teinte
Thomas Pynchon a connu des fortunes diverses en librairie française. Si Contre-jour (traduit par Claro, Seuil, 2008, écoulé à 20 232 exemplaires), Vice caché (traduit par Nicolas Richard, Seuil, 2010, écoulé à 14 299 exemplaires) et Fonds perdus ont trouvé leur public, d’autres titres comme V. (traduit par Minnie Danzas, Seuil, 1985) et Vente à la criée du lot 49 (traduit par Michel Doury, Seuil, 1987) témoignent de la complexité d’un auteur culte mais exigeant.
Pynchon à l’écran, acte II
En parallèle de la parution de Shadow Ticket, l’univers de Pynchon fera son retour au cinéma. Après Inherent Vice (2014), adaptation de l'oeuvre éponyme (2009) par Paul Thomas Anderson, le cinéaste s’attaque à Vineland (traduit par Michel Doury, Seuil, 1991). Le film, intitulé One Battle After Another, réunira Leonardo DiCaprio, Teyana Taylor et Sean Penn. Sortie prévue en salles le 24 septembre 2025.