Les élus de cette commune de l'arrière-pays niçois peuplée de 10220 habitants justifient cette décision par des raisons budgétaires, en particulier "les baisses conséquentes des aides de l’Etat", comme le rapporte Nice matin dans son édition du 12 janvier.
Cette décision crée une situation inédite en France où l’accès aux bibliothèques publiques et la consultation sur place sont traditionnellement ouverts à tous gratuitement et sans condition. Le prêt de documents et certains services tels que l’utilisation d’Internet sont parfois soumis à un abonnement payant selon des tarifs qui peuvent être plus élevés pour les usagers extérieurs à la commune.
La gratuité stimule la fréquentation
Depuis plusieurs années cependant, la tendance générale est à l’instauration de la gratuité totale du prêt de documents pour tous les usagers, qu’ils soient résidents ou extérieurs à la commune. L’expérience montre en effet que la gratuité stimule la fréquentation. La Bibliothèque de Bordeaux, qui a opté pour le tout gratuit en 2015, a par ailleurs montré, chiffres à l’appui, que les frais de gestion absorbent une grande partie des recettes générées par les abonnements payants.
La position de la Trinité apparaît à contre-courant de la volonté partagée par les professionnels et par l'Etat d’ouvrir largement les bibliothèques publiques au plus grand nombre et de les rendre plus accessibles, dans tous les sens du terme.
Le monde des professionnels des bibliothèques a immédiatement réagi. "A l'heure où on parle des horaires d'ouverture des bibliothèques, encore faut-il que les gens aient le droit d'y entrer!, commente sur son blog le bibliothécaire Dominique Lahary. Petit rappel de bon sens aux décisionnaires: les gens ne sont pas claquemurés dans les frontières communales mais évoluent dans des bassins de vie. Aux élus de tenir compte de cette réalité humaine dans leurs décisions et de penser les services à la population à l'échelle des bassins de vie".