Dans ce texte, le dramaturge évoque le meurtre atroce en 1955 d’un adolescent de 14 ans, Emmett Till. "Dans ma pièce, écrit-il en 1964, au moment de la parution et de la création sur scène de Blues for Mister Charlie [le titre original de la pièce, ndlr], il est question d’un jeune homme qui est mort ; tout, en fait, tourne autour de ce mort. Toute l’action de la pièce s’articule autour de la volonté de découvrir comment cette mort est survenue et qui, véritablement, à part l’homme qui a physiquement commis l’acte, est responsable de sa mort. L’action de la pièce implique l’effroyable découverte que personne n’est innocent […]. Tous y ont participé, comme nous tous y participons."
"De tels dénis de justice sont-ils encore possibles de nos jours ? Telle est la question que la pièce de Baldwin pose toujours, plus de cinquante ans après sa création. La réponse à cette question ne fait aucun doute. La destruction dont parle Baldwin se poursuit aujourd’hui", estime l’éditeur, alors que la question des violences policières et raciales ont électrisé le débat public international depuis la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis.