"Je suis ici aujourd'hui, pour la liberté d'expression. La liberté d'expression est l'identité même de la République", déclare François Hollande au début de sa visite. Interrogé sur la situation de l'écrivain Erri de Luca, qui risque la prison pour s'être exprimé contre le projet de ligne TGV Lyon-Turin, le président de la République ajoute : "Je ne peux pas intervenir dans les affaires de justice, mais je maintiens ma position en défense de la liberté d'expression qui est un principe essentiel à nos vies. La littérature en est l'un des symboles."
Encadré par ses gardes du corps, accompagné de Bertrand Morisset, commissaire général du Salon du livre, et de Vincent Montagne, président du Syndicat national de l'édition et du Salon du Livre, François Hollande tient à porter son attention à tous les exposants. Il s'arrête sur le stand des Rencontres de Chaminadour comme sur celui d'Actes Sud, plus longuement au stand Dargaud-Dupuis-Le Lombard où il feuillette une bande dessinée sur la gastronomie française. Au stand du groupe la Martinière, le président de la République plaisante avec Olivier Bétourné, directeur général du Seuil en se saisissant du best-seller de Thomas Piketty, Le capital au XXIe siècle : "Je l'ai déjà celui-là ! Mais je vais le prendre quand même, qu'on ne s'imagine pas le contraire."
Mona Ozouf, Lydie Salvayre et Pascal Quignard sur sa table de chevet
François Hollande flâne ensuite entre les tables de livres du stand Gallimard, indiquant lire actuellement De Révolution en République : les chemins de France, de Mona Ozouf, paru chez l'éditeur le 5 février. "C'est un livre qui retranscrit ce qui fait l'identité et la construction de la République, donc de ce que nous sommes, et c'est particulièrement bienvenu en cette période", estime-t-il. Le président de la République, qui assure ne pas avoir qu'un seul livre de chevet, lit également Lydie Salvayre, lauréate du prix Goncourt 2014 pour Pas pleurer (Seuil), par "sympathie pour l'auteure et l'histoire de l'Espagne", ainsi que Pascal Quignard. Mais ce sont les livres d'Histoire qu'il préfère. "Si je pouvais passer ma matinée au milieu des biographies de personnages historiques, c'est ce que je ferai", affirme le Président.
"C'est gratuit pour lui, les livres ?"
"Oh les jolis masques !", lâche François Hollande, assailli par une nuée d'enfants déguisés qui se sont faufilés sans peine entre les membres du service de sécurité pour faire des photos, aux abords du stand de l'Ecole des loisirs, qui fête ses 50 ans. Le président repart avec l'album de jeunesse de Claude Ponti, Blaise et le Kontrôleur de Kastatroffe. "C'est gratuit pour lui, les livres ?", demande une petite fille, faisant sourire le Président. Parmi les autres livres offerts au locataire de l'Elysée, qui viennent s'accumuler dans les bras des membres de son équipe : D'autres reins que les miens, d'Yvanie Callié et Frank Martinez (Le Cherche Midi), le quatrième volume de l'ouvrage de Stefan Zweig, Les grandes biographies (Livre de Poche), Les musées sont des mondes de J.M.G Le Clézio, beau-livre feuilleté sur le stand des éditions du Musée du Louvre, coédité avec Gallimard, Un parfum d'herbe coupée, de Nicolas Delesalle (Préludes), et bien sûr La BD est Charlie, livre collectif des éditeurs de bande dessinée, édité chez Glénat, et avec lequel le Président, ému, tient a être pris en photo.
François Hollande se voit également remettre un badge "Pas d'auteurs, pas de livres", au stand "Place des auteurs", où il écoute les représentants de la Scam et de la SDGL défendre les droits des écrivains. "L'intérêt pour le consommateur est également dans la protection du droit d'auteur. Mais ce n'est pas le seul sujet que nous devons aborder ensemble, il y a aussi la question des bibliothèques, et de la TVA numérique", souligne le Président avant de reprendre son marathon.
Du Brésil à la Corrèze, en passant par Cracovie
Le président salue ensuite Juca Ferreira, ministre de la Culture brésilien, sur l'espace dédié au Brésil, pays invité de l'édition 2015 du Salon du livre. Il se dit "heureux et honoré" d'accueillir le pays au Salon, tandis que Juca Ferreira espère que le "partenariat culturel entre les deux nations continuera de se développer". François Hollande s'arrête de même au stand dédié à Cracovie et Worclaw, les deux villes invitées d'honneur. Il traverse le stand du ministère de la Défense, saluant les représentants de l'armée de Terre, de l'armée de l'Air et de la Marine nationale, immortalisés sur d'énièmes photos souvenirs.
Dernier stand où le Président tient à faire une halte, non prévue au programme : celui de la Corrèze, où il se sent comme chez lui. "Mais j'ai l'impression d'être en Corrèze ici !", s'exclame-t-il avant de donner dans un clin d'œil rendez-vous dimanche (ndlr : premier tour des départementales) aux Corréziens exposants.