Bon sang ne sachant pas mentir, dans la famille de La Patellière - le père, Denys, cinéaste célèbre et écrivain, deux fils au top dans l'audiovisuel -, voici Julie, la fille. On sait seulement qu'elle est pigiste pour des magazines d'art, et qu'elle vit entre Paris et Lisbonne. Elle a sûrement pas mal voyagé, et avec de solides bagages : littérature, cinéma, chanson... Le narrateur du roman, Marc, est un type banal, fonctionnaire au musée d'Orsay, qui nourrit des velléités d'écriture. Il est marié à une prof de fac, Liv, Chinoise adoptée par une famille américaine d'origine suédoise. Ils se sont connus à Berkeley, mariés à New York, installés à Paris. Il est amoureux d'elle. Et puis un soir, il rentre chez eux, mais elle n'y est pas. Il attend un peu, prévient la police, qui ne se sent pas concernée par cette "fugue" d'une majeure.
Marc, alors, dérape totalement. Obsédé par les petites annonces de rencontres, les appels quotidiens à se manifester publiés dans Libération, il se coupe de tous ses amis, abandonne son travail, et refuse même l'amour que lui offre la jeune Béatrice. Il ne sort presque plus de chez lui, comme s'il espérait toujours le retour de Liv, tout en rêvant parfois qu'il l'a assassinée.
Au bout d'un an, alors qu'il est devenu pigiste dans une revue d'art, paraît dans Libération une annonce qui pourrait bien concerner Liv. Ensuite une autre, qui lui est directement adressée et qui fixe un rendez-vous. Il ne s'y rend pas. Finalement, il va rencontrer celui ou celle qui cherche à le contacter. Serait-ce Liv elle-même, ou quelqu'un qui sait ce qu'elle est devenue ?
Julie de La Patellière possède du talent, une écriture bien à elle et un univers à l'évidence très cinématographique. Notre nuit tombée est une espèce de huis clos hitchcockien, pas assez maîtrisé pour être complètement réussi, mais assurément prometteur.