Lancé sur le marché parisien Euronext Growth ce lundi, une semaine après la validation des actionnaires de Vivendi, Louis Hachette Group, émanation du groupe toujours aux mains de Vincent Bolloré, a connu une première journée positive, clôturant son cours de Bourse à près de +25%, après un pic à +28% en milieu de matinée.
Opération acceptée par le marché
« Je n’attache une importance à la cotation d'un premier jour que si elle se fait en dessous des prix attendus, relativise auprès de Livres Hebdo le financier Jean-Clément Texier. Une petite ou grande flambée un premier jour de cotation montre que l’opération est acceptée par le marché, il faut voir au bout d’un mois ce qu’il en est ».
La cotation s’accompagnait à l’ouverture d’une action à 1,12 euro, valorisant l’ensemble de la structure comprenant les participations de Vivendi dans Lagardère (66,53%) et Prisma Media, à 1,11 milliard d'euros. Selon Le Figaro, JPMorgan valorise l’entité à 2,2 milliards d’euros.
Si elle n’impacte pas la vie du groupe, cette opération met en lumière le poids croissant de Lagardère Publishing (dénomination boursière d’Hachette Livre) à l'échelle mondiale.
Le contrôle de Lagardère en ligne de mire
« L'ADN des éditeurs est plus éloigné de la Bourse que ne le sont les publicitaires ou les acteurs de l'audiovisuel, mais c'est quand même une manière d'exister sur le marché, notamment à l’international », poursuit Jean-Clément Texier.
Cependant, cette journée symbolique devrait être le premier jour du reste de la vie financière du groupe Hachette, côté depuis 1922 et sous l’égide du groupe Lagardère depuis le début des années 1980, et dont la situation capitalistique devrait encore évoluer. « Dans tous les secteurs où la famille Bolloré est présente, elle y est pour faire croître son patrimoine et ses actifs », analyse Jean-Clément Texier.
Avec en ligne de mire la prise du contrôle entier du groupe Lagardère. « D'ici six mois à deux ans, il n'y aura plus qu'une seule entreprise cotée, expliquait ce lundi aux Echos un expert. Cela n'a aucun sens de conserver Louis Hachette d'un côté et Groupe Lagardère de l'autre. »
Le plan de démantèlement de Vivendi a été approuvé par une large majorité de plus de 97 % des actionnaires du groupe lors d'une assemblée générale extraordinaire le 9 décembre.
Avec cette scission, Vivendi espère mettre fin à sa décote de conglomérat, qui signifie que sa valorisation boursière globale est inférieure à la somme de ses parties.