Ce texte autobiographique était apparu pour la première fois il y a 30 ans dans le 14e numéro du magazine Granta. Ce numéro était consacré aux autobiographies. Outre Filles impertinentes, on y trouvait des textes de Raymond Carver, Vladimir Rybakov, Eddie Limonov, William Boyd, Christian McEwen ou encore Reinaldo Arenas.
10 ans plus tard, en 1994, le texte enrichi par l'auteure est intégré dans l'édition britannique de A Small Personal Voice (Flamingo, groupe HarperCollins), qui rassemblait des essais, critiques, entretiens et souvenirs de Doris Lessing.
Filles impertinentes, traduit de l'anglais par Philippe Giraudon, revient sur les origines de l'écrivaine. Dévoilant son arbre généalogique, avec ce qu'il faut de critiques à l'égard de la société très conservatrice d'un Empire britannique en déclin, Doris Lessing raconte l'histoire de ses parents, leur migration en Perse, où elle est née, et son enfance.
Ce texte est surtout l'occasion pour l'écrivaine de se confronter à sa mère, corsetée dans son époque, et qui avait été embarrassée par la publication du premier roman de Lessing, Vaincue par la brousse, trouvant que sa fille avait une vision aberrante et injuste des colonialistes. Pourtant le livre est aussi une déclaration d'amour aussi lucide que touchante à "ma mère si forte, intelligente et compétente", dont elle constate qu'elle était devenue avec le temps "une femme maladive, névrosée, malheureuse".